ai conseille plutôt de forer un puits à travers la
couche de sel jusqu’a la marne gypseuse qui
probablement absorberait l’eau qui se filtre
ainsi, leur recommandant d’avoir soin de déblayer
1 entree de la mine, et d’empêcher que les
eaux de pluie n’y pénètrent par la suite.
Le prix du sel à Koulpé est en raison de
3 îoubles et 5o copp. en argent ( i4 francs),
qu on paie a la couronne qui est propriétaire
des mines, et de î rouble 20 copp. argent,
qu’on paie aux ouvriers pour 32 pierres de sel
pesant environ 64 pouds ou 2,56o livres. Le
gouvernement avait affermé le droit qu’il perçoit
à un Arménien d’Erivan pour la somme de
12,000roubles en argent, près de 48,000 francs.
On travaille «le sel par pierres ; c’est-à-dire
que l’on isole, par un canal profond de 3 à
4 pouces, une masse ou grosse brique d’à peu près
2 pouds, que l’on détache ensuite de la roche
par quelques coups d’un gros marteau. Les
ouvriers montraient beaucoup d’adresse dans ce
travail.
Les habitants de l’Arménie et de la Géorgie
viennent acheter le sel sur la place , et le chargent
sur des boeufs ou sur des chameaux.
Le général voulut m’accompagner dans le
pèlerinage que je fis au tombeau de St Georges,
qu’on montre dans une misérable petite hutte
de terre glaise et de pierres sur l’escarpement
de la montagne de sel : malgré l’extrême indigence
qui se remarque dans cet édifice, il afflue
beaucoup dé pèlerins qui ont foi dans ce tombeau
et qui offrent à St Georges une lampe ,
comme c’est l’usage ; les alentours de ce saint
lieu sont semés de débris de vases qui en ont
tenu lieu.
En descendant, nous allâmes visiter dans la
paroi de sel qui regarde l’occident une grande
excavation que les habitants du village, dans les
cas les plus menaçants de guerre ou d’invasion,
considèrent comme leur citadelle : on la voit
très-bien dans mon dessin. Sa position à mi-
pente d’un terrain très-escarpé et presque inn accessible,
en rend l’abord passablement difficile ;
mais pour plus de sûreté, ils ont construit une
forte muraille devant l’entrée de la grotte, de
façon à laisser un espace libre pour manoeuvrer
et à peu de distance sur les côtés ils ont placé
deux tours comme postes avancés , sur des
points où rien n’échappe à la sentinelle qui a
l’oeil au guet. La vue qu’on a de là, et surtout du
sommet de la montagne, est fort belle; elle
repose principalement* sur le sombre Takh-hal-
tou, qui n’est qu’un point avancé de la chaîne qui
se détache de l’Ararat et se dirige sur Arzeroum.
Le 17 mars, le général me donna deux Cosaques
et un guide pour aller faire une course
Iïï. 28