n’est pas clans l’herbe qui sèche, mais dans les
germes qui poussent et qu’il faut soigner et
arroser.
Pour faire partager à un pays routinier comme
la Géorgie quelques-unes des nouvelles théories
que les sciences agricoles doivent aux études des
chimistes, des botanistes, etc., le gouvernement
a fondé à Tiflis une société d’agriculture pour
laquelle je fais bien des voeux. Elle avait tenu sa
première séance lorsque je visitai le local qui lui
était destiné; je souhaite à toutes les sociétés
scientifiques de l’Europe et surtout à la société
de géographie de Berlin, un local aussi propre,
aussi bien meublé. Un commencement de bibliothèque
s’étalait sur les rayons qui lui étaient
destinés.
Les premiers travaux de cette société ont été,
de chercher à creuser des puits artésiens près de
la colonie allemande et de la manufacture de
soie : l’idée était excellente. Quant à la houille que
l’on voulait chercher dans cette même localité,
j ’ai déclaré que je croyais la chose impossible $ le
schiste noir, et le grès qui encaissent les rives du
Kour appartenant au système crayeux selon
moi, ne peut receler que dés lignites ; d’ailleurs
les terrains houillers ni aucun des terrains inférieurs
au lias n’ont encore été reconnus au
sud du Caucase.
Pendant quelque temps, Tiflis a eu une gazette,
publiée par des personnes à talent; il est
fort à regretter qu’elle soit tombée, et je désirerais
bien que quelqu’un se chargeât de réunir et
de publier les intéressantes notices sur cette
ville et sur ce p,ays qui étaient disséminées dans
ses numéros.
L ’état-major de géorgie n’est pas resté en
arrière de ceux des autres provinces de l’empire,
et j ’ai vu dans ses portefeuilles les commencements
de ses travaux topographiques qui, pour
l’exécution, peuvent rivaliser avec ce que l’on a
de mieux en Europe. Les difficultés de tous
genres que présente le pays sont un motif de
plus de louer son zèle.
Il était naturel que l’attention du gouvernement
et celle du public se portassent sur l’une
des plus belles branches de revenu des provinces
trans-caucasiennes. La soie, si abondante, si
belle dans ce pays, pouvait richement l’aider à
faire pencher la balance du commerce en faveur
de la Géorgie. De nombreuses actions, qui furent
prises par les plus riches familles de la Russie,
formèrent un fond qui fut mis à la disposition de
M. de Castellaz , originaire de Fribourg en
Suisse. Il arriva avec une colonie de Français à
Tiflis, tous richement payés, comme pour une
grande expédition scientifique. Les plans que
j ’ai vus, et les projets d’établissements que j ’ai
lus, étaient remarquables par l’immensité des