N. E. Ce mélaphyre est une suite de la traînée
qui remplit le Ratcha, au-dessus de Baragone,
derrière les formations jurassiques. Il forme un
groupe de cônes élevés de loooà i5oo pieds audessus
du niveau de la Kvirila, qui à Satchekhéri
peut avoir 2000 pieds et plus de hauteur absolue.
Si le carbonate de magnésie, sous la forme de
gaz, est la principale cause de l’altération du
calcaire fragmenté et de sa métamorphose en dolomie
, il faudrait trouver la source de ce gaz
dans les vastes formations de schiste qui ont été
mélaphyrisées , et qui sortent tout autour de la
dolomie, qui paraît nager au milieu : il n’y a pas
de doute que la masse principale qui accompagne
ces mélaphyres ne soit du schiste, comme
cela parait dans la vallée de la Djroudjoula.
Satchekheri, outre que c’est un bourg arménien
et géorgien, est la résidence de tous les
tsérételli du pays ; chacun d’eux.y a sa maison.
Toutes ces petites cours de princes sont en bois
et semées irrégulièrement à différents étages,
sur le pourtour de la haute colline qui domine
le bourg au N. (1) , et où le géologue peut étudier
le grès vert, la craie blanche et le tertiaire,
qui sont tous soulevés et déchirés.
Chaque tsérételli a aussi sa petite église ou
( i ) Voyez atlas, IIe série, pl. 16.
chapelle à côté de sa maison : les plus riches ont
des vergers et se partagent d’assez grands, vignobles
qui s’étendent le long de la rive droite
de la Kvirila, et où la vigne est cultivée sur
échalas.
Leur lieu de refuge était jadis le fameux cha-
teâu-fort de Modanaki, dont les quasi—ruines
couronnent le sommet de Îa colline. C’est le capitale
des tsérételli. La haute crête de calcaire
crayeux à pic des deux parts comme une
énorme chaussée de 20 à 3o pas de large, porte
deux longues murailles fermées par une haute
tour à* une extrémité et par deux à l’autre. L’espace
vide forme une gaîne étroite, longue de
200 pas, que remplissaient une maison d’habitation
, une chapelle, une prison ; il ne restait
au devant qu’une petite cour, comme dans un
manoir du moyen-âge; c’est là que se rassemblaient
les preux chevaliers, les guerriers,
devant la tour d’entrée avec sa petite porte
basse couverte de lames de fer, pour repousser
l’ennemi, qui ne pouvait aborder la porte que
par un sentier replié sur lui-même, et si étroit
que deux hommes ne peuvent y passer de front.
Aujourd’hui , le château ne sert plus qu’à garder
les koupchines ou jarres de vin qui sont
enterrées dans la cour ; et salon des princes ,
chapelle, tout y est en ruine et abandonné ;
mais ce n’est pas depuis fort longtemps. Deux