PROVINCE DU GOURIA.
Fort St-Nicolas, le ,35 octobre 1833.
On donne le nom de Rapartchai au canal qui
écoule dans la mer les eaux du Paléastome.
Nous fîmes un trajet de 10 verst entre, la mer
et le canal, avant d’atteindre son embouchure
que nous passâmes sur un radeau ; elle a de
10 à 12 pieds de profondeur et de 4 à 5oo pieds
de large. La Karpartchai reçoit ici la Moltavka,
et elles ne font ensemble qu’un trajet d’une
centaine de pas.
L ’entrée de la Karpartchai est aussi fermée
comme celle du Rion, par une barre qui , selon
le vent, arrête presque tout—à-fait l’écoulement
des eaux de la rivière.
C’est ici qu’est la première station des Cosaques
sur le chemin de St-Nicolas.
Le rivage ici n’est riche qu’en une multitude
de mactres lisor, de petits donaces et de tellines
mignonnes de toutes couleurs. o
La seconde station qui est de 20 verst, suit tou
jours le rivage de la mer. Pour tout -chemin se
présente un étroit sentier dans le sable recouvert
d’une assez belle végétation. Les plantes,
puis les arbustes et enfin les hauts arbres s’emparent
au fur et à mesure du sable accumulé et
affermissent ce don des flots. Tout le rivage
ainsi a l’air d’un bastion sur lequel le vent de
mer se brise; les arbres et arbustes qui forment
le pied du bastion sont les plus rabougris, les
plus touffus.
Au cinquième verst nous passâmes la Soubsa,
le Mogrus d’Arrien, sur un radeau ; cette rivière
est grande et assez profonde à son embouchure.
Au douzième verst nous traversâmes à gué
la Siépa l’un des points les plus dangereux de
la route ; car on court risque de disparaître
subitement si l’on manque le gué qui change
à chaque instant. Notre guide s’assura de sa
direction en sondant le sol avec sa lance.
Les rives de la Siépa sont noircies par une
quantité considérable de petits cristaux de fer
titané qui s’y sont accumulés et qu’on retrouve
aussi à l’embouchure de la Kapartchai et jusqu’à
Poti.
Plus loin commencent quelques dunes de
sable, sur l’une desquelles est placé le soi-disant
fort St-Nicolas, qui ne consiste qu’en 5 ou