l’église de Méléklu ou de la Rupture dont j’ai
parlé plus haut.
Datchi, fils de Yakhtang, qui régna en 499j
transféra sa résidence de Mtzkhètha à Tiflis, qui
dès-lors devint sa résidence, sans priver Mtzkhètha
de son droit de capitale. Tiflis depuis ce
temps a été fort souvent pris et repris, ravagé,
brûlé ; mais après celle de Timur, nulle destruction
ne fut plus terrible, plus complète que celle
du n septembre 1795, que le barbare Aga-
Mahomet - Ehan infligea à cette malheureuse
capitale.
Le quartier des bains est lié avec la ville par
un pont sur le Tsavkissi, et par une rue qu’habitent
des bouchers, des bonnetiers et des fourbis-
seurs.
Au-delà des bains, à la distance de 2 verst,
s’étendent les bâtiments de la quarantaine, de la
douane centrale, etc.
En remontant la vallée du Tsavkissi par la
rive droite , on jouit d’un des plus beaux points
de vue sur la ville qui» s’étend tout entière à vos
pieds, avec le brillant cours du Cyrus dans son
étroite vallée fermée à l’horizon par la perspective
du Kasbek et du Khokhi. C’est d’ici que
M. Gamba a fait dessiner la vue de Tiflis qu’il
donne ; je n’y trouve d’autre défaut que d’avoir
représenté les dômes des églises d’une longueur
démesurée.
Le voyageur qui aime les points de yue
saisissants de pittoresque, ne doit pas oublier
celui-là. Mais à celui qui, comme moi, relève à
la fin d’avril d’une fièvre qui l’a affaibli et retenu
au fit pendapt quinze jours, lorsqu’il fera sa première
sortie par ce magnifique soleil du printemps,
sous ce ciel d’azur, je lui conseille de se
glisser par cette rue tortueuse qui longe la rive
gauche du Tsavkissi 5 il passera à côté de la mosquée
persane en briques vernissées, et près.d’un
atéche-gâh ou pyrée qu’occupe une famille
géorgienne. Il s’élèvera petit à petit sur les assises
du rocher qui portent les* tours sans nombre
et les murailles sourcilleuses de la forteresse,
dont il fera le tour : puis quand il croira que les
ruines d’une tour vont lui fermer le passage , il.
fera quelques pas, et tout à coup au lieu de
ruines, de roches noires, s’ouvre comme par
féerie une perspective enchanteresse sur des
arbres de toutes especes, dominés par des
noyers antiques. Encore quelques pas et vous
êtes dans le jardin du gouvernement, qui remplit
la plus grande partie de la vallée ou déchirure
du Tsavkissi.
Ce jardin, fort bien soigné, est gagné presque
tout entier sur les assises les plus escarpées de
la pente qui regarde le sud-est : les ruines du
vieux château le dominent dans toute sa longueur
: quelques-unes de ses tours, suspendues