grossières, comme à Martvili et à Ste-Ripsimé.
Ça et là on a semé des figures de saints de la
plus grossière sculpture ; les bras pendent aussi
gros par un bout que par l’autre ; les visages
sont grotesques. Quelques bas-reliefs , représentant
Samson déchirant la gueule du lion ou
d’autres sujets de la Bible, avec des inscriptions
arméniennes qui désignent le sujet représenté,
ne sont pas meilleurs.
Plusieurs inscriptions intéressantes recouvrent
le mur extérieur qui regarde le sud-est. Elles
sont importantes pour l’histoire de cet édifice.
La plus apparente est en fort belles lettres arméniennes
: en voici la traduction.
« Moi, Boghos (Paul), constructeur de cette
sainte église. »
Ainsi donc l’architecte, comme le style et le
plan de l’édifice l’indiquent, était effectivement
arménien. Au-dessous de cette première inscription
s’en trouve une seconde en très-anciennes
lettres géorgiennes, dont voici le sens :
« O saint, exalte Bagrat. »
Ces deux inscriptions sont du même temps et
de la même main, et si l’architecte est arménien,
celui qui l’a employé ne peut être que Bagrat III
ou Bagrat II, rois de Géorgie, dont j’ai à peu près
précisé le règne dans mon extrait historique.
Une troisième inscription grecque porte une
date.
Cette date est exprimée par un M, mille, qui
est à peu près celle de la mort de Bagrat II.
A côté de ces trois inscriptions en trois langues,
s’en trouve une quatrième très-longue en
géorgien ; la forme des lettres n’en est ni aussi
belle, ni aussi soignée que celle des premières.
M. Brosset l’a traduite comme suit; une erreur
de copie que j ’ai faite a altéré le sens vers la fin;
la lacune qui est au commencement provient de
quelques mots qui ont été effacés par quelques
malveillants.
« Moi , couronné Miri (fils d e ) ............
Tharconidzé, chef de la vallée d’Atèni, j’ai construit
dans Atèni une église et un bazar dans le
temps où le Dieu puissant glorifiait le roi des
rois Bagrat ; il a ordonné à Mirait, mon maître,
de bâtir une ville sur ses domaines, dans le terrain
royal. Dieu et la destinée de Sa Majesté firent
réussir son projet, et nous avons construit,
comme le désirait Sa Majesté, une ville avec un
palais (Darbasita). Sa Majesté nous traitant avec
bonté, nous donna, à Mira et à ses enfants,
l’église et le territoire du marché avec son peuple,
parce que...*....... le roi des rois Bagrat et
son fils Ghiorghi Cti (Couropalati). »
Le roi dont il est ici question est toujours
Bagrat II ou Bagrat III, qui eurent tous deux un
Gourghen ou Ghiorghi pour successeurs. Après
la construction de l’église de Sion, le père et le