longues coulevrines sont toute l’artillerie qui
défend les remparts, gardée par un forgeron,
qui remplit les rôles de châtelain, de canonnier
et de sentinelle.
Le chateau est fort antique, et porte les traces
de plusieurs fondations laites les unes sur
les autres 5 d’autres ruines de tours écrasées ,
comme à Skanda , moins importantes, sont sur
une autre partie de la montagne, non loin d’une
vieille église.
Modanaki domine un immense paysage, dont
la vallée de la Kvirila entourée de villages est
la plus belle partie : je distinguai sur cet horizon
:
Brzinévi, dans la direction de Sarapana, remarquable
par sa tour en ruines, carrée, dont le
blanc ressort au milieu du paysage.
Itkuissi, à droite de Brzinévi, se reconnaît à
son église ruinée.
Merdjévi, église à gauche de Brzinévi, est en
face de Sâtchekhéri, sur l’autre rive de la Kvirila,
Tchorvila, tour et église à droite du chemin
de Gori : les formations tertiaires se montrent à
découvert tout autour de Tchorvila.
Savanm, belle église, très-ancienne, se montre
à gauche du chemin de Gori : elle présente
pour façade trois arcs, comme à Koutaïs, avec
un plus grand au milieu. Ruine à côté de l’église.
L’argile feuilletée tertiaire paraît auprès
de Savanni, ainsi que le tertiaire eoquiller.
Khorétif son église se voit en avant du
paysage, à gauche de la tour de Brzinévi.
Tels sont les objets les plus apparents de ce
paysage, qui embrassait jadis tout le pays
connu des Géorgiens sous le nom de Sémo-
Kvakana, c’est-à-dire les hautes demeures, les
habitations d’en haut ; ce sont les hautes vallées
de la Kvirila et de la Djiroula, où Güldenstàdt
comptait 70 villages, monastères et châteaux.
Ce pays , si peu connu, si peu visité de nos
jours , l’était bien davantage du temps des Romains
et de l’empire d’Orient, parce que, comme
je l’ai remarqué plus haut, c’était le grand passage
qui menait le long du Phase, de la Colchide
à l’Ibérie. Ce pays d’en haut portait alors le nom
de Meskhie, et les Meskhes sont cités plusieurs
fois par Strabon et par Procope. C’est dans la
Meskhie ou Moschique, que Strabon, qui la divise
en Moschique Ibérienne, Colche et Arménienne,
place le fanum et l’oracle de Leucothoë,
fondé par Phryxus ; d’abord enrichi de dons, il
fut pillé par Pharnau, fils de Mithridate, et par
Mithridate de Pergame, Gvimé, ou quelque localité
de ce genre , était peut être ce fanum et
cet oracle de Leucolhoë. Polychnium, la ville