vallée du Kour, au fond de laquelle paraît le
Kasbek brillant qui s’élève dans le lointain au-
dessus des autres cimes neigeuses. Sur l’autre
rive du fleuve s’étendent les maisons blanches
des colons allemands, rangées sur deux lignes
le long d’une allée d’arbres fruitiers : l’église
luthérienne badigeonnée de jaune est au milieu.
Le paysage cependant est nu , sec; les champs
des colons ne rapportent pas grand’chose ; ils
n’ont pas encore les moyen de creuser un Canal
qui fasse dériver les eaux du Kour pour les
arroser.
Au-delà de la colonie, plusieurs grands bâtiments
forment l’ébauche du plan gigantesque
de la fabrique de soie que AL de Castellaz avait
commencé.
Par le haut de la place de Tauris, nous entrerons
dans la rue du palais du gouvernement, qui
s’ouvre entre le gymnase et le palais de l’état-
major. La résidence du gouverneur-général est
dans une des plus belles expositions de Tiflis.
Elle est fondée sur les restes du palais des tsars
de Géorgie que fit construire Rostom et dont
Chardin fait la description; une longue suite
d’arcades supporte la colonnade d’un péristyle
qui longe les grands appartements : aux deux
extrémités deux niches renfermant les statues
de Mars et de Minerve que lés Géorgiens ont
eu la simplicité de prendre pour celles du général
Paskievitch et de sa femme. L ’intérieur du palais
est vaste et propre à la représentation d’un
général, gouverneur des provinces trans et
cis-caucasiennes.
Le jardin étagé sur les accidents de la colline
derrière le palais est charmant, fort varié, bien
soigné, e’t ce qui lui donne beaucoup de prix, il
ne manquQp ni d’eau, ni de bassins, ni d’ombrages
sous ce brûlant climat, sans compter des
ermitages et des pavillons imités de nos jardins
européens qui sont allés trouver leur place sous
les figuiers et les platanes de Tiflis. Madame la
baronne de Rosen donnait ses regards de prédilection
à ce petit élysée.
Suite de la description de Tiflis.
Voilà Tiflis tel que je l’ai dépeint au commencement
de l’hiver de i 833 à i 834- Ce Serait donner
une description bien imparfaite de cette
ville que de se contenter de ce monologue épis-
tolaire. Complétons ma description.
Je n’ai parlé j usqu’à présent que d’une partie de
la ville, le quartier nouveau et- le Kala ; il existe
encore un quartier assez considérable, le plus
ancien sans contredit. La chaîne d’Akhaltsikhé,
fendue par la vallée de Bardjom pour laisser passer
le Kour, se relève à l’est et qourt à travers le
Trialeth en longeantleKouretle bassin du Karthli