monts Gouris , dont les principales cimes son t
couvertes de neige; elles sont toutes boisées et
arrondies : une seule cime au S. O. de Likaouri
se distingue par sa forme pyramidale ; c’est un
grand roc porphyrique, connu dans le pays sous
le nom d’Adjarki.
Au nord, Likaouri est limité par une traînée
légère, mélaphyrique, qui commence à l’égbse
d’Ozourghéti et sert de rive gauche à la Bzoudji
jusque près du bord de la mer.
On sort au bout de 7 à 8 verst de la forêt
d’aunès noirs chargés de vigne, qui couvrent le
village de Likaouri, disséminé au long et au
large à la façon du pays. On escalade un pic
porphyrique , isolé , au pied de la chaîne des
monts Gouris ; les pentes en sont boisées et de
cette verdure sort le château même de Likaouri,
qui consista en une tour très-ancienne, très-
bien construite en pierres dégrossies ; il se peut
que ce soit quelque tour grecque. On l’a rehaussée
tant soit peu dans la suite, et on a construit
grossièrement une haute muraille munie de
meurtrières, qui forme l’enceinte du château et
dont la tour ferme les deux côtés. Une porte
élevée de 15 pieds au-dessus de la base du sol
et à laquelle on arrive par un escalier en bois
qued’on peut ôter, est la seule entrée du château.
Le propriétaire a construit dans l’enceinte
très-étroite des murailles quatre petites sacles en
bois où il demeure et où il nous donna l’hospitalité.
Je passai la soirée à me promener sur les créneaux
et à jouir de la vue immense et superbe
qu’on y a. Likaouri me rappelle Chateaubriant
et Ithome qui s’élève comme une corbeille de
verdure au milieu des vallées de la Messénie.
C’est en partie la vue que j ’ai donnée d’Ozourghéti,
mais plus vaste, plus détaillée, parce qu’on
plane de plus haut. Venez vous appuyer avec
moi au soleil couchant sur l’un de ces créneaux
à demi-renversé. Embrassez d’un coup d’oeil si
vous pouvez toute l’immensité de ce paysage.
Tout le Gouria est à nos pieds. A peine pouvons-
nous distinguer ce qui est forêt d’avec les vastes
vergers plantés de vigne élancée , sous laquelle
se cachent les maisons modestes. Nous avons au
nord là chaîne basse qui sépare le Gouria du
bassin du Phase, et par-dessus, la chaîne blanche
entière du Caucase, ses contre-forts depuis
l’Abkhanie jusque au-delà des monts du Batcha.
Toutes ces cimes, même les plus basses, sont
couvertes de neige depuis les pluies des équinoxes.
Cependant, parmi ces cimes, il n’y a que
l’Elbrous et les deux pyramides de Souané-
tismta ou Passmta qui soient de vrais glaciers.
La couche de neige qui recouvre les hautes
montagnes est partout percée par le roc, et l’on