que le froid reprit autour du Caucase une nouvelle
intensité au commencement*de février
i 834, le thermomètre qui ne tomba pas à Tiflis
a 8 sous zéro, descendit à Tauris à — 190 et
dans la vallée de la Zenga au-dessus d’Erivan à
— 26°, pendant qu’à Kertch, à la pointe N. 0.
du Caucase, il fut à — i 5° f, et à Jénisala, au
pied du Tchatyrdagh en Crimée, à — i5°. Ce
maximum eut lieu à peu près le même jour, vers
le février.
L ’hiver de i 83i à i 832 fut en Arménie très-
défavorable aux blés ; une bonne partie gela.
Celui de i 832 a i 833 fut si rigoureux que
beaucoup d’arbres gelèrent, et que la récolte des
pommes, des poires et en général des fruits fut
presque entièrquie^^perdue.
Les hivers rigoureux d’Erivan ne modifient
en rien les chaleurs dé l’été qui sont encore
plus insupportables que le froid. Pendant les
mois de juin, de juillet, d’août et de septembre,
quiconque le peut, quitte la ville et se retire dans
les hautes vallees. Toute ^administration se
transporte alors dans son camp d’été du Darat-
chitchak et y attend que le mois de septembre
ait ramené quelque fraîcheur dans la plaine (1).
La chaleur se fait sentir plus vivement à
0 ) Ce camp d’été, qui est au-dessus de Randamal, est
assez élevé pour qu’au mois d’août il y gèle déjà.
Erivan que partout ailleurs qu’à Tiflis, qu’en
Géorgie, par exemple.; des masses considérables
de vapeurs chargent l’air, en se dégageant de la
multitude de jardins que l’on arrose tous les
jours. Mais vers le soir, l’air est tant soit peu
rafraîchi par les vents des montagnes. Ceux qui
soufflent de l’Alaghèze, sont quelquefois d’une
violence à faire trembler les maisons ; ils sont
sains.
L’humidité et la chaleur engendrent des
myriades de mouches et de cousins, qui sont
une plaie d’Egypte pour les étrangers; quelques
jours suffisent pour qu’ils deviennent méconnaissables
sous les ulcères envenimés produits
par les piqûres de ces insectes acharnés.
Le choléra se repandit tout d’un coup à Erivan
le 14 août i 83o, apporté par un vent putride
qui venait de Nakhtchévan ou régnait ce fléau.
Chacun se Sauva, et M. Chopin qui était alors
en ville, la quitta en toute hâte pour tâcher
d’atteindre le camp d’été; mais il n’était pas
encore arrivé le soir à la première station, que
déjà le choléra l’avait atteint, lui et ses gens : ils
furent tous malades à la mort de vomissements
accompagnés des autres symptômes du choléra.
Pour peindre la différence qui caractérise
trois des principales villes du pourtour du Caucase
, on raconte l’histoire suivante : « Trois
Arméniens, l’un d’Astrakan, l’autre de Tiflis le