ont échoué avant moi dans ces recherches.
Or Strabon dit : « On montre aussi, aux environs
du Phase, la ville d’Ea (1). »
Pline s’exprime ainsi : « La plus célèbre des
villes (des environs du Phase), fut cette La, qui
s’étend à i 5,ooo pas de la mer, où l’Bippus et
le Cyanus, venant de différents côtés, se jettent
dans le Phase (2). »
Etienne de Byzance, qui paraît vouloir corriger
Pline, parle ainsi : «Aia est une ville de
Colchide, fondée par Aiétès, éloignée de 3oo stades
de la mer; deux rivières, l’Hippus et le Cyanus
, qui forment une presqu’île , passent auprès
(3).»
L ’Hippus n’est pas douteux, puisque ce n’est
qu’une traduction de Tskhénitskali (la rivière des
chevaux) dont je viens de visiter les bords.
Maintenant quel est le Cyaneus ou Cyanus ? Ce
ne peut être le Phase Rion que Pline nomme Su-
rium et Strabon Glaucus. Ce sera au contraire
l’une des rivières qui coulent à l’ouest de la
Tskhénitskali, peut-être la Tékhouri des Géorgiens
qui reçoit à gauche l’Abacha avant d’entrer
dans le Phase. Je supposerais bien plutôt que
c’est la Tchanistkali, si elle ne se jetait dans la
(1) Slrabo, p. & , ed. Bas.
(2) Plinii, Hist. nat. lib. V I , cap. IV.
(3) Stephanus Byz. de ürb. p. 18, ed. Xylandri.
Khopi, au heu d’entrer dans le Phase, comme
dit le texte cité ci-dessus.
Quoi qu’il en soit dans cette même localité où
Pline place Ea, Procope (1), place une ville
nommée Archéopôlis, dont il fait la capitale du
royaume des Lazes : il en fait une description
si exacte que si ses ruines existent encore, je
dois les reconnaître facilement. Je m’informe
dans le pays si effectivement dans la contrée indiquée,
il n’y a point quelques ruines remarquables
, quelque tradition qui en rappelle l’histoire.
C’est alors que de concert j’entends les
indigènes s’inspirant de fierté, et récapitulant
leurs antiques traditions, me raconter des mer*
veilles de cette terre antique et de ses paillettes
d’o r , et des ruines d’une ville immense, l’ancienne
capitale du pays, dont ils m’indiquent
de loin avec orgueil l’emplacement.
Et cette ruine c’est celle où je me suis laissé
guider. Voyons si la description correspondra
aux locahtés.
La partie de Nakolakévi où nous étions, comprenait
une assez vaste enceinte, acculée entre
la Tékkouri, chargée des ruines d’ün pont, et
une haute colline qui la dominait. Elle est fermée
de toutes parts par une muraille, bâtie en
briques, quelquefois en pierres, dont la majeure
(1) Tom. II, p. Ô22, ed. Bonn. i 833.