MELANGES
ET REMARQUES GÉNÉRALES
SUR L’IMÉRETH.
Avant de quitter Koutaïs, je vais réunir quelques
particularités intéressantes que je n’ai pu
faire entrer dans la relation de mon voyage , et
qui m’ont paru cèpendant assez importantes pour
être rapportées.
Climat de Koutaïs et du plat pays.
Le climat de Routais et de toute l’ancienne
Colchide jusqu’à la mer, est chaud et humide.
Les orages y sont fréquents et violents à cause
du voisinage des montagnes ; les pluies y durent
souvent plusieurs jours ; le vent d’ouest, chargé
des vapeurs de la Mer Noire, s’engouffre dans le
bassin de la Colchide comme dans un couloir ,
entre le Caucase et les montagnes d’Akhaltsikhé;
puis, arrêté parles montagnes de Vakhan et par
les immenses forêts, toutes ces Vapeurs retombent
en pluie , tandis que sur le revers du bassin
, en Géorgie, l’on jouit d’un climat sec et serein
(1).
Certainement l’humidité de l’air contribue
beaucoup à rendre la chaleur plus sensible à
Koutaïs ; elle est étouffante, surtout en juillet et
en août. Mais rien n’est plus insupportable, plus
terrible, qu’une espèce de siroco qui souffle du
sud-est, et dégorge à Koutaïs par la vallée du
Phase-Rion, sans qu’on puisse bien expliquer
son origine : je le crois originaire de la grande
Arménie.
Son souffle est comme l’ardeur embrasée qui
sort d’un four : les feuilles si fraîches , si vertes,
jaunissent en quelques heures. A minuit, le thermomètre
montre encore 2 5 ° de R. Pendant le
jour, il monte quelquefois à 33°, à l’ombre, et
exposé au soleil à 55°. Ces observations ont été
faites par le général Vakoulski, en juillet et en
août i 833. Ce vent dure ordinairement trois
jours ; après quoi la température change et se
met à la pluie.
( i ) M. Gambâ compte, année ordinaire, i 5o jours de
pluie par an en Iméreth, tandis qu’il ne pleut que 3ô à
4o jours en Géorgie. I, 33o.