une niche peu profonde, était pratiqué un grand
atre ou espèce de trou rond, m, de trois pieds
de diamètre et d’un pied et demi de profondeur,
qui tenait lieu de ces fours qu’on trouve souvent
en Géorgie et surtout dans les montagnes de l’Arménie
et dans lesquels on cuit l’espèce de pain
qu on appelle tchourêk. Le plus souvent ce sont
de petits puits en maçonnerie; mais les Arméniens
se servent aussi de koupchines, ou jarres à mettre
le vin qu’ils murent dans la terre sous le niveau du
sol de leurs chambres ; quand on veut fane du
pain, on y allume du feu, et quand les parois du
four sont bien chauffées, le boulanger ou la boulangère
en titre de la maison qui a préparé sa pâte*
en prend des portions qu’elle applique contre les
parois du four comme du mortier et de la terre
glaise; la pate y reste collée et y devient pain.
On reconnaît, à la forme des tchourêks, la manière
dont ils ont été cuits; car ils sont beaucoup
plus épais d’un côté que de l’autre. Quand l’opération
de la cuisson est achevée, on recouvre
l’orifice du four avec des planches, et , pendant
1 hiver, c est la place d’honneur. Une goulette
ou profonde entaille établit le courant d’air nécessaire.
L appartement que je viens de décrire et qui
était sans doute la pièce d’hiver pour les femmes
avait une porte à l’extérieur.
Si nous prenons a droite du beau salon , nous.
entrons dans un long corridor 4 , qui communiquait
aussi avec la chambre à coucher du fond
par une porte. L’appartement des femmes communiquait
avec le salon des hommes par une
porte i l , en face de celle du beau salon.
Ce salon des hommes 5, qui avait 24 pieds
de long et 10 de large, était plus simple que
le premier, mais cependant assez orné pour
en faire une pièce fort curieuse. Les parois
étaient polies tout uniment. La corniche consistait
en trois légers filets d’un pouce de haut et de
sortie, sur lesquels reposaient huit poutres accouplées
, rondes, imitant de fortes perches de
sapin de 6 pouces 4 lignes et demie de diamètre.
Tout le devant de l’appartement était ouvert;
mais il paraît qu’en hiver on pouvait y placer
une légère cloison en bois, comme cela se fait
encore en Perse. Au fond s’ouvrait une espèce
de cave 6, avec un creux profond, rempli de
sable et de déblai, où l’on enterrait les jarres
à mettre le vin. Par le côté latéral à droite, on
pénétrait dans un appartement 7, fermé avec
tin cabinet 8, et un âtre m.
J’ajouterai à ma description qu’on n’avait oublié
nulle part de se ménager des niches , des
armoires , etc.
Sur le devant de toute cette habitation, s’avancait
jusqu’au bord du rocher à pic une large
terrasse qui avait été excavée comme les grottes ;