Les anciens habitants de la vallée, Karthles
ou Arméniens, avaient su profiter de ce haut
lieu si propice pour y construire une forteresse
qui en occupait le pied vers le S. 0. C’était
sans doute le Gaidzon ou Gidzen, dont parle
M. de St-Marlin, forteresse qu’il place au S. E.
de Lorhi, sur la frontière de la province d’Oudi.
Elle fut renouvelée par Abasbey | favori de
Nadir-Schâh, qui le nomma khan du Kazaki.»
Une légende dit qu’un roi d’Arménie parvint
à s’emparer de cette forteresse : mais il n’en
était pas plus avancé, car la population s’était
réfugiée dans une grande caverne, qu’on dit être
au centre de la montagne et inabordable. On y
descendit avec des corbeilles, comme les Romains
le firent pour vaincre les Juifs : on mit le
feu a l’entrée et on fit périr ainsi tous ceux
qu’elle renfermait. Maintenant on raconte que
des corbeaux ont apporté de cette grotte (lés
lambeaux de fils d’or, de riches vêtements, etc.
La grotte existe effectivement ; mais quant à , la
légende, elle mérite qu’on fasse quelques recherches
sur les lieux avant qu’on y croie.
M. le major Espejo avait Pinfention de s’en occu-
• V ® V I r per j j ignore ce qu i! a trouve.
Npus passâmes la nuit à Mélikh-kend ou
Pipis (1) à 3 ou 4 verst de la roche de Ghé-
( î ) Voyez un dessin de ce village avec la roche de
vardzin, sur la rive droite de la Djogas. Ce
village est arménien et possède une église avec
deux petites cloches. Toutes les maisons y sont
dans la terre. Au milieu de ces tertres informes,
semés çà et là, les greniers à foin qu’on élève
sui’ quatre grosses perches et qu’on met ainsi
hors de la portée du bétail, sont les seuls objets
qui annoncent de quelque distance au voyageur,
la demeure des vivants. Le chef du village, dans
le temps que j ’y passai, portait, comme dans tous
les villages arméniens, le titre de mélikli 5 il
n’était pas fort attaché aux»Russes, disait-on.
Presque chaque village a deux noms, l’un
tatare et l’autre arménien, ce qui embrouille et
rend la nomenclature difficile. Cependant on a
peine à distinguer les deux peuples, tarit leurs
costumes se ressemblent.
Vallée de l’Àkstafa.*
Le 4 février, nous traversâmës les sommités
peu élevées qui séparent la basse vallée de la
Djogas de celle de l’Akstafa.
D’un côté, vers lé N. E., quelques points plus
élevés nous présentaient les derniers groupes de
l’argile feuilletée, mêlée de cailloux roulés, tandis
qu’au S. 0 ., nous voyons commencer les
Ghévardzin dans le lointain, Atlas, IIe série, pl. 3a.