assez compactes pour que les habitants de
Koulpé puissent s’en servir comme de pierre à
bâtir.
Par-dessus le troisième banc de sel vient une
masse considérable de nouvelles couches- de
gypse.
La moitié du massif de la montagne que forment
ces trois bancs a été entraînée par des
éboulements ou lavée par les eaux de la Varte—
margtchai, formant et creusant ainsi la Vallée de
Koulpé ; les trois bancs, comme je l’ai dit, se
présentent à pic par le sud et l’ouest, et l’on
entre de plain-pied dans la mine par ces trois
grands étages.
Les excavations qui sont résultées de travaux
qui datent sinon de Noë, au moins de temps très-
reculés, ont affaibli le corps de la montagne , et
un tremblement de terre, il y a i 5 ans (1819 ?),
en a déchiré le sommet d’une manière effrayante.
Des fentes énormes ont isolé des pics et des
massifs entiers de gypse marneux qui menacent
à chaque heure de tomber sur le village, comme
cela est arrivé déjà plusieurs fois.
L ’abondance du sel est extrême : aussi l’a-t-on
vilipendé d’une manière indigne ; chacun a exploité
le sel commefcon lui semblait, sans ordre,
sans penser à l’avenir. On creusait sans soutenir
l’excavation par des piliers; la mine s’écroulait,
et c’est ainsi que presque toute la paroi occidentale
est sens dessus dessous, de façon qu’il est
difficile. d’y recommencer des travaux avec
succès.
Il en est presque de même de la paroi qui
regarde le midi, où se font les travaux actuels :
une grande partie est inexploitable à cause des
éboulements. La grande mine actuelle a i 5o à
160 pas de long. On a attaqué le banc inférieur
de front et on a avancé de 70 à 80 pieds. La
couche est inclinée vers le nord sous un angle
de 20 â 25°, de façon que l’excavation descend
sous cet angle-là. On l’a soutenue par des piliers,
mais avec si peu de soins, que quelques-uns sont
trop faibles ou manquent tout-à-fait. Les déblais
ont été entassés dans la mine ou portés à l’entrée,
où ils se sont accumulés. Les eaux de pluie
et de neige pénétrant ces déblais et ne trouvant
pas d’écoulement, ont suivi la couche de sel, et
sont allées se ramasser au fond de la mine, où
elles forment des bassins qui rendent cette partie
inabordable.
L’eau coule aussi par une fente du toit; mais
ce ne sont aussi que les eaux de pluie et de neige
qui suintent par-là.
Les administrateurs m’ont demandé quels
moyens il fallait mettre en usage pour débarrasser
la mine de ces eaux mortes. Je les ai dissuadés
de creuser un canal long et fort dispendieux
pour les conduire hors de la mine, et leur