Malgré cela, comme le prouve le tableau de
la population que j’ai donné plus haut, Tiflis aujourd’hui
n’est pas plus malsain que toute autre
ville pour l’étranger, pourvu qu’il suive le genre
de vie qui lui est prescrit par l’expérience des
habitants, qu’il sache être modéré dans l’usage
des fruits et du vin, se préserver de l’ardeur des
rayons du soleil pendant les heures de la journée
les plus chaudes* et qu’il ne se dépouille pas
étourdiment de ses vêtements en prétextant
qu’on ne peut les supporter : les nuits relativement
sont fraîches et longues, et c’est par le peu
de précaution que prend l’étranger de se préserver
de cette fraîcheur, qu’il succombe. Les maladies
les plus communes sont , comme en
Imérelh, des fièvres nerveuses, typhoïdes, cérébrales
; les moins dangereuses sont les fièvres
intermittentes; l’on n’évite des rechutes de
toutes ces fièvres que par une grande frugalité.
Les hivers, par contre, à Tiflis, sont très—
agréables, et les printemps superbes. Il est peu
de mauvais jours tels qu’on ne puisse sortir :
les plus désagréables sont ceux où souffle un
vent violent du N. O; venant du Caucase, qui
commence par soulever des tourbillons de poussière
et finit par quelque peu de neige. *
En 1772, le * janvier, Güldenstàdt trouva les
premiers Bulbocodium vernumi
En i 8o5, M. de Stéven recueillit les premières
fleurs du printemps le J février ; c’étaient le
Bulbocodium trigynium, le Crocus vernus, le
Tussilagofarfara, le Cyclamen hederoefolium.
En i 834, je trouvai les premiers Merendera
caucasia près de Tiflis, le 3“ ÿ";,1"-
Tiflis dans cette déchirure porphyrique, qui
rappelle de si près les phénomènes volcaniques,
Tiflis à la proximité des cendres, des trass volcaniques,
des coulées de lave, d’obsidienne, de
la somkhétie, reçoit chaque année quelques
avertissements de ce dangereux voisinage. De
l 832 à i 833, M. Vichmann avait observé trois
secousses de tremblements de terre. J’ajouterai
à ces observations celles d’un savant que la Russie
s’honore de posséder encfore, de M. de Stéven
qui, pendant le séjour qu’il a fait en 1804 et en
i 8o5 en Géorgie, a recueilli les faits suivants, que
je dois à son obligeance.
Le 17 octobre (v. s.) i 8o3 , il y eut à Tiflis
un tremblement de terre qui fendit des murailles.
En 1804, 7 août, faible secousse.
Du i l août au 12, dans hr nuit, faible secousse.
23 septembre à midi, faible secousse. Le soir
à 8 heures, forte secousse. Le jour avait été un
peu voilé, mais agréable. Du 23 au 24 septembre,
pendant la nuit, première gelée blanche. Dès
qu’on remarquait un tremblement de terre à