jadis l’une des capitales de l’Arménie. Ces deux
villes furent fondées à peu près dans le même
temps par Erovant II, qui abandonna vers la fin
du premier siècle de l’ère chretiënne Armavir,
l’ancienne capitale de l’Arménie, pour fixer sa
résidence dans sa nouvelle ville d’Erovantachad,
qu’il remplit d’édifices magnifiques et qu’il décora
de toutes les statues qui se trouvaient dans
la ville qu’il abandonnait. Plus tard, le roi Ti-
ridate fit don de cette ville et des pays environnants
au prince persan Archavir, de la race des
Arsacides (1); elle devint la résidence habituelle
des princes Gamsaragans, ses descendants.
Ici St.-Martin commet une faute en disant que
Erovantachad était sur la rive méridionale de
l’Araxe, en face de l’embouchure de l’Akhou-
réan. Cela est de toute impossibilité : on a vu
que le mont Kgache, qui borde la rive droite de
l’Araxe, est à pic; il n’y a par conséquent nulle
place pour y bâtir une ville, et même dans les
petits espaces libres, je n’y ai point vu de traces
de ruines quelconques : d’ailleurs, le danger des
éboulements aurait bientôt effrayé tout homme
assez hardi pour se loger là,
La plaine qui est en dessous est si basse et si
souvent inondée, qu’il n’y a pas eu moyen d’y
(i)Mos. Khor. 1. II, cap. 36, p. i5o.
bâtir une ville; d’ailleurs, point de ruines non
plus.
Erovantagerd et Erovantachad," comme me
l’expliqua M. Kourganof, d’après les localités,
étaient sur la rive gauche de l’Araxe, Erovantagerd
à l’ouest de PAkhouréan, et Erovantachad
sur l’autre rive à l’est.
Je trouvai sur l’emplacement d’Erovantachad
de vastes ruines qui en commençant à l’Akhou-
réan, s’étendaient à 2 ou 3 verst à l’est sur une
petite plaine élevée au-dessus de l’Araxe,, et
bordée au nord par une longue colline escarpée
d’argile feuilletée et couronnée d’une coulée de
lave. Cette coulée vient d’au-delà de l’Akhou-
réan, où elle couronne toutes les sommités en
face du Kgache, arrêtée et comme suspendue
sur l’argile feuilletée et la marne rouge.
Une de ces collines intermédiaires entre le
Kgache et la coulée de lave, parut m’offrir une
singularité assez frappante derrière Erovanta-
gerd. Les couches inférieures sont de grès et
inclinées sous un grand angle : le sommet de la
colline est aussi formé .d’une couche horizontale
de grès.
Cette discordance de gisement est-elle due à
une cause volcanique ?
Parmi les ruines d’Erovantachad, je ne trouvai
de remarquable que. celles de deux églises
considérables renversées de fond en comble,