est resté intact, tant il était solidement bâti;
mais toutes ces chambres où le voyageur trouvait
un refuge, sont tellement encombrées de
fumier et d’immondices, qu’il y en a quelques-
unes où l’on ne peut pas pénétrer. Les beaux
balcons couverts où l’on prenait le frais sont
tombés de vétusté, et il ne reste plus que quelques
débris de poutres et les trous dans lesquels on
les a pratiquées. Les chambres sont vides, et
leurs parois, jadis blanchies, sont couvertes de
milliers de noms et de signatures de voyageurs
de toutes les nations qui s’y sont enregistrés.
Le pont, dans toute sa longueur, a 180 pas
ou 4oo pieds. Dans là partie la plus étroite, sa
largeur est de 6 pas ou i 3 pieds. On voit que
d’origine, ce pont n’a pas été fait pour des voitures
telles que les diligences françaises Laffitte
et Caillard. Le parapet a 2 f pieds d’épaisseur.
Le grand et beau caravansérai a disparu ; à
peine en reste-t-il quelques traces. Le village de
Kouprikent n’existe plus; enfin rien de plus
solitaire que les environs de ce pont, l’un des
points les plus importants de la Géorgie. Car en
face de l’emplacement actuel du pont, s’élevait
jadis l’ancienne forteresse de Khounani, ou
Mtkvaris-tsikhé des Géorgiens, Khounan des
Arméniens, qui fut fondée par Karlhlos, le patriarche
des Géorgiens.
L’importance de cette position fut toujours
grande, par là même qu’elle est le seul point de
communication des grandes plaines et des vallées
au sud du Kour, aveç la Somkhélie et le
Karthli.
Ici le Khram est encaissé de hautes masses
de porphyre pyroxénique et amygdaloïde ; ces
roches sont incontestablement d’origine volcanique
et tiennent de près à ces laves que nous
retrouverons plus tard auprès de Katheri—
nenfeld.
Au-delà du pont, nous suivîmes les rives du
Kour jusqu’à Sala-oglou ou Salaakli, le plus
grand village et le chef-lieu du district de Ka-
zaki : nous y passâmes la nuit, Par la routé de
poste, on compte 70 verst de Salaakli à Tiflis,
Salaakli. — 3 février.
De Sala'akli, nous dirigeant vers le midi, nous
traversâmes d’abord le premier bassin du Kour,
très-uni, coupé par la grande route.
Nous entrâmes ensuite dans un ravin qui
s’ouvre dans la deuxième formation entièrement
tertiaire, qui s’étend jusqu’au pied de la chaîne
porphyrique et volcanique qu’on atteint près du
village de Dachesalakli.
A l’entrée du ravin, calcaire à nummulites par
débris; puis au-dessus, argile feuilletée avec
cailloux roulés.