lions qui ne nous avaient pas quittés depuis les
bords de la Kvirila, et nous arrivâmes à Kol-
béouri, dernier village de l’Iméreth de ce côté-là.
Nous entrâmes ensuite dans une vaste forêt
au milieu de laquelle coule la Dziroula encaissée
par des cônes de porphyre, de mélaphyre, etc.,
dont se compose le groupe de montagnes connues
sous le nom de Kordokhti, qui entourent
les sources de la Dziroula.
On passe la Dziroula à une verst du village de
Tchalovani, sur un pont extrêmement étroit.
Les collines qu’elle baigne ici ont 5 à 600 pieds
au-dessus de son niveau : presque toutes leurs
cimes consistent en porphyre décomposé; la
partie qui avoisine la rivière est un porphyre
plus compacte.
Une fois remontés sur l’autre rive, nous fîmes
un trajet de 20 à 25 verst à travers ces montagnes
du Kordokhti de forme conique, courbeuse,
ayant de ces cônes qui sont liés entre eux par
une digue naturelle si étroite, qu’à peine elle
peut suffire pour la largeur du chemin. Partout
des forêts de charmes et de hêtres.
Le porphyre se montre principalement à nu
quand on descend dans la vallée du Tchérat-
khévi, où ci-devant était un village géorgien ;
mais les incursions des Ossètes et des Lesghis
ont forcé la population de Tchéralkhévi et d’Ou-
loumba, qui était dans le voisinage, à aller s’établir
ailleurs, emportant avec eux la fameuse
madone d’Oloumba. Depuis lors, les Ossètes
avaient fait de la place abandonnée de Tchéralkhévi
leur guet-apens ; il n’y a pas quatre ans
qu’on ne pouvait y passer sans être accompagné
d’une vingtaine d’homines bièn armés ; à présent
plus de danger, les Russes y ont mis bon ordre.
De la vallée de Tchéralkhévi, au fond de laquelle
on est descendu, on remonte sur quelques
collines , derrière lesquelles est le village de
Tchegauli, au-dessous d’une forêt de pins : c’est
le premier village de Karthli.
Rien ne m’étonna comme la vue de ce village,
et je ne pouvais, en voyant ces tas de terre disséminés
cà et là, me croire O 7 au milieu d’habitations
humaines; car les maisons, vues de près, n’ont
pas meilleure apparence, et il est impossible de
supposer qu’il y ait des gens qui demeurent sous
ces taupinières. Cependant quand on a descendu
une douzaine de marches grossières, on est surpris
en y entrant d’y trouver de vastes souterrains
semblables à' ceux de la caverne aux
Voleurs de Gilblas ; on y voit nombre de compartiments
pour lés vaches, pour les chevaux et,
dans un coin séparé par une babustrade grossière
, un petit coin pour les hommes, avec une
cheminée au fond : c’est le seul, trou qui donne
de la lumière pendant le jour. Là nuit, le feu de
grosses bûches ne laisse pas manquer de cette