EXCURSION A KARHNI
A KIEGHART OU AIRIVANK ,
ET A
ART AXAT A.
280 mars i 834-
Je me décidai, quaud la saison fut déjà assez
printanière, à faire une excursion que je projetais
depuis longtemps et qui devait me mener
dans une des parties les plus curieuses de l’Arménie.
Je partis accompagné d’une espèce de meh-
mendar qui devait me servir de guide, et d’un
seigneur persan auquel le prince Béboutofî me
confia.
Nous voyageâmes d’abord assez en plaine, le
long des montagnes, dont le^ ramifications partent
du volcan central du Kieghart-hassar ou
Nàl-Tapa double, le point le plus marquant de la
chaîne de ce côté-là.
Les dernières ramifications dont nous suivîmes
le pied montent à 4 et 5oo ^neds au-dessus
de la plaine de l’Araxe et consistent principalement
en porphyre ponceux(i) qu’on exploite
pour les constructions, du pays. Ce porphyre est
recouvert de débris de toutes espèces de lave ;
quelquefois la cendre volcanique paraît par-dessus.
•
Plus loin, à peu près à moitié chemin d’Erivan
et d’Akbache, plusieurs massifs de lave brisée qui
couronnent quelques collines paraissent être les
restes de coulées.
Plus bas, sur des couches d’argile feuilletée
et d’un grès ou tuf volcanique, s’étendent d’immenses
lits de gros galets de pierre ponce, de
porphyre, de roches volcaniques, en un mot : on
y trouve même de vrais schistes recuits. Ces lits
s’étendent sur toutes les ondulations du sol
(1) Pierre ponce à pâte porphyrique d'un rouge de
tuile et d’une texture fibreuse tendant à devenir compacte,
dans laquelle sont incrustés de petits cristaux transparents
d’albit, et de petits fragments tantôt d’une pierre ponce
aussi rouge, mais plus visiblement fibreuse ; tantôt d’une
résinite noire et d’un porphyre rouge brun. La pâte devient
blanche au chalumeau et fond par les coins en un
verre plein de bulles. (Gustave Rôsen.)