endroit important, car tout près du nouveau
Zoubdidi, vers l’Engour, gisent les ruines d’une
ville ancienne dont personne ne sait ni le nom,
ni l’histoire.
Un rocher à moitié chemin de Zoubdidi à
Attanghélo, porte les ruines de la double forteresse
de Roukh, dont les murailles sont très-
hautes. L’un des forts est plus ancien que l’autre
qui lui a été accolé pour lui servir d’entrée. Les
murailles du vieux fort sont percées de grandes
fenêtres. ,
Du sein du rocher sur lequel s’étend le nouveau
fort jaillit le ruisseau de Roukh, abondant
en poissons qui sortent aussi du sein de la terre :
le Roukh est un ruisseau qui s’est perdu comme
le Chauri : il se jette à gauche dans l’Engour.
Roukh a, dit-on, servi jadis d’hôtel des monnaies
aux princes Dadians, qui y gardaient leurs
trésors. Les Turcs, maîtres du pays, y mirent
garnison, les Russes l’ont démantelé en 1770.
Reine g gs place à 7 verst au N. E. de Roukh,
sur la rive gauche de l’Engour, une ville nommée
Eghers ouEghéria, la plus grande et la meilleure
des forteresses de la Mingrélie. Je n’ai pu obtenir
de renseignement sur cette localité qui ne se
trouve marquée sous ce nom sur aucune carte ;
il paraît qu’elle répond à celle de la ville de D a-
dian, marquée sur la carte d’Alexandre, roi
d’Iméreth (1738).
L’Odichi possède nombre de ruines d’autres
forteresses sans compter celles qui sont habitées,
comme Djevari, près de l’Engour, a l’entree du
Souaneth, Tchakvidji, sur la Tchanitskali, Noga,
sur la Tsiva, Chekhépi, sur laTékhouri. La suite
de mon voyage amènera d’autres détails sur cet
intéressant pays.
Martviü.
Le 23 septembre, après avoir pris congé du
prince Dadian, nous partîmes pour Martvili.
Nous devions passer du lit de la Tskhénitskali
dans celui de l’Abacha, et traverser le chaînon
qui les sépare. Nous abordâmes le pied de cette
paroi de roche crayeuse élevée de 5oo pas, qui
court à l’ouest. Nous marchions sur les porphyres
pyroxéniques qui ont arraché et soulevé
du fond du bassin ces roches escarpées , et, qui
leur tiennent lieu de postument : ces porphyres
présentaient des variétés très-curieuses parmi les
ruines du calcaire.
Un bois de hêtres et de charmes peuplé de
framboisiers , voile en partie les flancs du porphyre.
A 8 verst de Gordi nous étions déjà sur
les pentes escarpées qui bordent la vallée de
l’Abacha. Un chemin affreux qui serpente parmi
les ruines du calcaire nous conduisit dans le fond.
Cette partie de la vallée de l’Abacha est de