férents (1). Sur quelques peintures à fresque, les
noms sont en grec. Une inscription que je copiai
sur la muraille de l’abside, ne dit pas grand
chose ; les lettres en sont fort belles : en voici la
traduction :
« O Trinité, souviens-toi avec bonté deDji-
khoua Jadze, supérieur de cette église. Amen. »
C’est dans le choeur de cette église que j ’ai
vu cette pierre couverte de reliefs qui sont du
même travail que l’iconostase de Saphar.
L ’église est entourée d’un mur de défense ;
Katzkhi est souvent cité au nombre des châ-
teaux-forts du pays. ' 1 .
Au-delà de Katzkhi ,* l’on approche de plus en
plus du banc de calcaire dolomitisé qui encaisse
la Kvirila jusque près de Satchekhéri. En passant
près de Navarzèd, on longe déjà de hauts
rochers à pentes à pic et de dessins bizarres, au
pied desquels s’étend le village semé parmi les
énormes débris et les éboulements. Une vieille
tour de refuge couronne l’un de ces rochers. Le
chemin est fort mauvais.
Passé Navarzèti, on descend rapidement vers
la Kvirila, et on l’atteint où les rochers se réunissent
et l’encaissent comme deux hautes murailles.
Le trajet que l’on fait d’ici jusqu'à Satchekhéri
est remarquable : sur une distance de
(1) Voyez, pour le plan de ces églises, IIIe série, pl. 4 -
12 verst, nous traversâmes dix-neuf fois la rivière
à gué, toujours arrêtés par des parois à
pic qui ne laissent pas même, entre elles et la rivière,
la marge étroite strictement nécessaire
pour le passage d’un cheval, et qui forcent le
voyageur à aller la chercher sur l’autre rive. Ce
voyage aquatique n’est à faire qu’en automne et
en hiver, époques où les eaux sont assez basses,
quoique très-rapides, pour qu’on puisse les traverser
à cheval ; mais au printemps et en été, il
n’y a nulle possibilité.
C’était ici qu’étaient jetés les 120 (Usez 20 ponts)
de Strabon, sur la route qui menait le long du
Phase en Ibérie (-1).
La roche monte à une hauteur moyenne de
4 à 5oo pieds. Les lits sont horizontaux, mais
très-fracassés ; ils ont subi une grande révolution.
Ce calcaire dolomitisé est jaunâtre, sans
pétrifications. On voit qu’il a été fracassé, et que
les fragments confus sont restés là, présentant
des fentes et des vides dans tous les sens : on dirait
des morceaux angulaires entassés. Naturellement
il s’est fait des vides nombreux, et comme
partout ailleurs cette dolomie de la Kvirila se
distingue par la multitude de grottes dont elle
est percée ; on peut les compter par milhers. Les
( 1 ) Voyez Strabon, lib. XT, p. 480, et le second tome de
mon Voyage.