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 de  cavalerie  par  le  mont  Praghel.  Partout  les  
 François lui disputèrent le passage ;  il  leur prit  six  
 à huit  cents hommes  dans  le  Cltinthal et  arriva  au  
 bourg  de  Glàris  le  î.  Octobre,  Il y  avoit  douze  
 <fcents blessés  dans  son armée ;  le quart des soldats  
 étoient  estropiés,  les  soldats  n’avoient  plus  de  
 chaussure  et  étoient  tellement  affamés  qu’ils cher-1  
 choient  jusques  sur  lés  fumiers les objets les plus  
 dégoûtans pour les  dévorer.  Le 4, Octobre à une  
 heure  après  midi,  Suwarow  se  remit  en  marche  
 et  continua  sa ,retraite  le  long  de  la'  vallée  de  
 Sernft.  Tout  ce  qu’il  y   avoit  de  vivres  et  de  
 souliers dans lès villages de Matt et d’jElm fut pillé,  
 La dernière bouteille de  vin  qui  restât  dans  toute  
 la  vallée  fut  présentée  à  Suwarow  et  au  prince  
 Constantin dans  la maison de M, Stauffacher  à-Elm.  
 Les  François les  suivoient de  si près,  qu’ils furent  
 contraints  de.repartir  le  5. Octobre  à  une  heure  
 après  minuit  pour  gagner  les  montagnes  par  la  
 gorge de gfatz,  et  passer  de-là dans  les  Grisons;  
 ils  arrivèrent à Coke vers le soir.  Mais une quantité  
 de  mulets  et  de chevaux,  chargés  de canons  
 et de bagages ,  tombèrent  en  chemin,  et  l’armée  
 fut  obligée  de  les  abandonner.  C’est  ainsi  que  
 dès  le  24, de Septembre  l’armée  Russe  traversa  le  
 St, frothard,  les montagnes qui séparent les vallées  
 de  Schéchen  et  de Mouottù,  et où jusqu’alors  les  
 armées n’avoient jamais pénétré,  le mont Praghel,  
 Glaris,  la vallée de Sernft et le mont Segnes,  pour  
 se  rendre  à  Coke',  obligés de livrer tous les jours  
 des  combats  sanglans,  et  entièrement  dépourvus 
 I  de  vivres.  La  postérité  aura  de  la  peine  à  ajou-  
 I  ter  foi au  récit  de  cette  expédition.  L ’armée  se  
 I  reposa  pendant  trois  jours  à Glaris ;  du  reste  elle  
 I  traversa  ces  horibîes montagnes  presque  aussi  ra-  
 1  pidement  qu’un  homme  vigou reu x   et  aguerri  à  
 I  ces  sortes  de  voyages  pourroit  le  faire  en trou-  
 I  vant  par  tout  la nourriture  et le  repos  nécessaire  
 ' 1  pour  réparer  ses  forces, 
 Plantes,  Les  montagnes  de  ce  Canton  offrent  
 i  une  grande  variété  de  plantes rares.  L'Hypericum  
 S  Coris  ne  croît  nulle  part  ailleurs  en  Suisse  que  sur  le  
 I  chemin  du  TV i g  g h i s .   Ophrys  monophyllos,  sur  le  
 I  chemin  de  la  F r o h n - A l p e ,   très-rare;  elle  croît  ce-  
 ipendant  aussi  dans  les  G r i s o n s ,  ainsi  que  le  Poeonia  
 ■iofficiniilis  ( la   Pivoine  des  jardins)  laquelle  se  trouve  
 ■  sur  les montagnes  du S e r n f t t h a l .   Senecio  abrotani-  
 M jb liu s ,  pareillement  trèsrrare;  elle  ne  croît  ailleurs que  
 »dans  la  F a l t e l i n e ,  n  L u g a n o   et  sur  le mont Ro s e . 
 Senecio mcanus.  Inula montana,  près  de  IT é r e n t z e n . 
 | Chrysanthcrtium  Halleri  AU,  Lunaria  an n u a ,  sur  lés  
 1 montagnes  des  environs de G l a r i s .   Alchejnilla vu lg a -   
 S p j ,   var.  mapcima,  sur  la B à h r e  nb o de  n - A  Ip e.  Ga-   
 lium  harcynicuni,  Weig.  sur  le  M u  r t s c h e n s t o  c'h. 
 1  Pyrola uniflora,  sur  le mont  Sehilt.  Les  habitans  
 J  envoient  une  telle  quantité  de  Lichen d'Islande  et  
 Bd ecorce  de Garou  dans  les  pays  étrangers  et  sur-  
 Btout  en Hollande  qu’il  est probable que  ces plantes  
 «finiront  par  être  extirpées  où  du  moins  par  de-  
 Bvenir  très-rares  dans  leur  Canton,  quelque  abon-  
 ■dantes  qu'elles  y   soient  actuellement. 
 Géologie.  Les  montagnes  de  ce  Canton  ne sont  
 ■point  au-dessous  de  la ligne de 6000  p.  au-dessus  
 Id e   la  mer  et  s’élèvent  jusqu’à  110 3 7  p,  comme,