tagnes de la Savoie, je commencerai par chercher
à en faire connoître les principales. Quand
on s’est éloigné d’environ un quart de lieue de
la ville du côté de la Suisse, on apperçoit d’abord
le Môle . haute montagne couverte de pâturages
et d’une forme pyramidale. Adroite, c’est-à-dire
à l’Ouest, 1 e grand et le petit Salève, remarquables
par la blancheur des rochers découverts dont
ils sont composés". Les Foirons, montagne boisée,
S’étendent assez loin là gauche du côté de l’E s t;
en avant dû Môle -, entre les Foirons et le Salève ,
Ja colline de Montoux qu’on recohhoît à ses formes
gracieuses et doucement^ arrondies. Entre
le Môle et le Salève au Sud, les montagnes
de F e rg i, au-dessus desquelles s’élève majestueusement
le Montblanc. Entre le Môle et les Foirons
on apperçoit aussi à l’Est du Montblanc Y Aiguille
Lâ’Argentières et plus loin la sommité arrondie du
£m t II y a plusieurs points sur la rive de Suisse
d’où l’on distingüe~beaucoup au-delà des Foirons
du côté de l’Est deux pointes nues et fort rapprochées,
que l’on nomme la Dent d’O ch e ; e Iles
s ’élèvent entre Melllerie et" St Gingoulph. De-là
en se tournant au' Nord-Est on'apperçoit toutes
les montagnes qui s’étendent au-delà de Montrenx
et de Çhillon jusqu’au’ Molisson, que j ’ai très-bien
reconnu au Petit Saconnex. Le Molisson est situé
au-dessus de Gruyères dans le Canton deFribourg,
et à 15 - 16 lieues de Genève en droite ligne. —
Promenades: le Tour sbus- terre, c’est-à-dire sur
le sommet de la colline de S t Jean, près de là
maison de campagne des Délices - que Voltaire a
habité pendant quelque tems, et sut la hauteur
où est située celle de M Constant. Dans l’endroit
où le'chemin semble finir, on prendra du côté
gauche’ un sentier étroit et tout rempli d’herbe,
lequel suit la pente d’une colline bouleversée et va
aboutir à une place découverte. Là on goûtera
du plaisir à s’asseoir sur le gazon pour jouir tout
à son aise des beautés qu’on â sous les yeux. On
retourne en'ville, en continuant dé suivre le
même sentier. Sur les hauteurs du Grand et du
Petit-Sacconnex qu’embellissent un grand nombre
de maisons de campagne magnifiquement situées*.
Au sortir du village du Grand-Saconnex, on prendra
le cheminxqu’on laisse à droite quand on va à
Genève, et on le suivra jusqu’à une église qu’on
trouve sur Û hauteur; de*là on se dirige sur la
gauche en passant par un sentier pratiqué au milieu
des broussailles, et l’on arrive à une^place
dégarnie d’où l’on découvre la vue la plus étendue
et la plus ravissante que l’on puisse troüvër dans
la, proximité de Genève* De*là on redescend
par àe même sentîer^aù grand chemin, par lequel
on retourne en ville en une demie heure.
La pins belle* vue du Montblanc. Je conseille à
tous les étrangers de quitter la ville vers le soir
lorsque le ciel et l’air seront bien purs et bien
sereins, et d’aller environ une heure et demie avant
le coucljer du soleil, le long du grand chemin qui
mène à Ferney par le Grand-Saconnex jusqu’à la
hauteur que l’on rencontre à un quart de lieue
en avant de ce dernier village, pour y jouïr de
l’aspect du 'Montblanc éclairé par les derniers rayons