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 primitive du Canton des Grisons,  .auNord-Est du 
 a  une  superbe  vue,  il  reste  à  passer  la  place  qu’on  
 nomme  les  Grandes  neiges  ( der  grofse  SchneeJ.  
 A mon voyage,  les peiges  y étoient  accumulées à une  
 telle  hauteur  que  notre  guide  lui même,  accôututné  
 *  à  la  chasse des  chamois,  ne  s’y  aventura  qu’en  tremblant  
 ;  car  on  ne pouvoit  faire un faux  pas  sans risquer  
 de  tomber dans d’affreux précipices.  Arrivé  au-dessus  
 de ces  neiges ,  il  faut  encore  gravir un rocher  escarpé  
 après  quoi  l’on  atteint  enfin  la cime  du  Sentis.  De->là  
 on  voit  à  ses  pieds  toutes  les montagnes  et  toutes les  
 Alpes  de 1 'Appenzell  et  du Tockenbourg,  des milliers  
 de  maisons  et  de  cabanes,  les  lacs  de  Zurich  et  de  
 Constance dans  toute  leur  étendue,  une  bonne partie  
 de  la Suisse,  et  les  plaines  de  la Souabe jusques près  
 d'Augsbourg.  Ce  chemin  est  le  moins  dangereux de  
 ceux  qui mènent  sur  le  Sentis  (telle  étoit  alors  IV  
 pinion  de  M,  Bosshard).  Depuis  St.  J e a n ,  on puni  
 aussi  gravir  le  mont  Speer,  qui  est  la  plus  haute des  
 montagnes du  Tockenbourg ( ? )   La vue n’en  est guère  
 moins  belle  que  celle du Sentis même.  La  proximité  
 des  objets  les  rend plus  distincts  et  l’effet  en  est plus  
 agréable  à  cause  de  la  hauteur moins  considérable èf  
 la montagne.  Cette vue  est  véritablement, préférable  
 à  celle  du R ig h i,  au  Cantop  de Sckrrytz.  Les  nom1  
 breuses  parois  de  rochers  du  mont  Speer  forment w  
 écho  magnifique  et  si  fort  qu’un  c o u p   de  pistolet ]f  
 rétentit  avec  tout  le  fracas  du  tonnerre.” 
 Tandis  que  l’ouvrage  dont  nous  èmprûntons  ce!  
 détails  étoit  sous  presse,  l’auteur  envoya  à  l’édite»!  
 là  note  suivante,  relative  à  un  nouveau  chenu»  
 meilleur  que  le  précédent  et  par  lequel  on  peut  sans  
 aucune  espèce  de  danger  atteindre  la  cime  du  Sentü  
 11  n’y  a  que  peu  d’années  qu’il  a  découvert  cette  n°u  
 velle  route,  et  son  premier  voyage  avoit  eu  lieu  a£ 
 Splugkm.  Un  grand  chemin,  extrêmement  ancien, 
   qui traverse cette montagne,  sert de  communication  
 entre l’Allemagne  et l’Italie.  V. Bivio  
 et Brêgell (vallée de).-  Avant le XIII.  siècle,  le  
 passage  du Spfyghvnti’é,toit'point  encore  ouvert,  
 et il  n’existoit  pas  d’autre  route pour  passer les  
 tAlpes.  On voit s’élever au Nord-Est du Septimer  
 une haute  arête,  des  deux  côtés de laquelle sont  
 situes  trois petits lacs ,  dont les  eaux  se  dirigent  
 [vers trois  contrées différentes  du monder  car  un  
 de ces  lacs donne naissance à 1’/»»  (>, Engadine),  
 [l’autre  au  Landwasser  d’Oberhalbstein,  et  le  troisième  
 à  la Mèra  ( v, Oberhalbstein  et Brêgell). 
 I  P la n te s ,  Primula  integ rifolia .  Linnaea  borealis,  
 jùypsophila fa s t ig ia l  a.  Ranunculus  rutaefolius  (toute*  
 B r è s - r a r e s )   e t   R.  glacialis. 
 l’an  1788.  » En prenant  ce  chemin,”   dit  M.  B.  „  on  
 va depuis Appenzell au  TVyss-Bad;  de-là on  remonte  
 la  vallee jusqu’à  la Hutten-Alpe,  où  la montée  com- 
 I   mence  à  devenir  sensible.  L ’aspect  de  la  vallée  que  
 l’on  apperçoit  à  une  profondeur  effrayante  rend  ce  
 trajet  fort  intéressant.  On  arrive  à  la Mêglis-Alpe  
 où  l’on  trouve  tant  de  chalets  que  leur  assemblage  
 forme  une  espèce de  hameau.  On  s’élève  ensuite  par  
 une  pente  assez  roïde  entre  des  rochers  et  des  alpes  
 escarpées  jusqu’à  la  Rossweide ,  d’où  l’on  passe  sur  
 les  Grandes  neiges  qui  présentent  une  rampe  d’une  
 forte  lieue  dé  montée;  enfin  on  gagne  le  sommet  du  
 Haut-Sentis.  Ce  chernin  est  le  plus  commode  et  le  
 moins  dangereux de  tous.  Quand on  veut  se  trouver  
 B  le  soir  ou  le matin  sur  la  cime,  on  peut passer  ia>uit  
 dans  les chalets  de  la Méglis-Alpe.  Tous  les  fruitiers  
 Senncn)  de  cette montagne  connoissent  ce  chemin, ”  
 Du  reste Bosshard\ observe  comme  Ebel  (T. II. p .79) 
 I  qu il  est  difficile  de  trouver  de  bons  guides.