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 degrés  d’inclinaison,  les  bancs  do glace  se brisent, I   
 se déplacent,  s’accumulent  les  uns  sur  les  autres»I  
 et  prennent  les  formes  les  plus  variées  et  les  plusl  
 bizarres.  La  surface des  glaciers est plus  ou moins I   
 coupée de  fentes,  dont  quelques  uñes  ont  souventB  
 plusieurs  pieds  de  largeur,  et  plus  de  100  piedsB  
 de  profondeur  *).  Les  grands  froids,  les  chan-B  
 gemens  subits  dans  la  température de í’áir,  et  lesI  
 pentés  du  sol'sont  les  principales  causes  de  cesB  
 fentes,  dont  le  fond  est  d’un  bleu  foncé,  et  lesB  
 bords,  les  angles  et  les pointes .du plus  beau  vertB  
 céladon.  Pendant l'hiver,  le plus  profond  silenceB  
 règne  sur  les  glaciers;  mais  dès  que  l’air  vientB  
 à  se  réèhauffer  et  tapt  que  l’été  dure,  on  entendB  
 de  tems  à  autre  un  mugissement  épouvantableB  
 accompagné de secousses effrayantes qui font trem-B  
 bler  toute  là  montagne;  toutes  les  fois  qu’il  seB  
 forme  quelque  crevasse,  c’est  avec  un  bruit sem-B  
 blable  à  celui  du  tonnerre.  Quand  on  entendB  
 plusieurs  fois  d’un  j<>ur  ces  sortes  de détonations,B  
 on  eh ^augure  un  changement  tems.  Lescre-B  
 vasses  se  forment  et  varient  tous  les  jours  et aB  
 toute  heure,  et  ce  sont  elles  qui rendent  les  gla-B  
 ciers  si  dangereux  pour  les  voyageurs. 
 Les vents des  glaciers (Gletschergeblase).  C e  p h é n o l 
 Les  neiges  d’une  lavañge  présentent  déjà  des  fentes!  
 dès  que  leur  chûte  leur  a  donné  un  certain  degre'B  
 de  condensation.  Les  neiges  du  Montblanc  se  fen-B  
 dent  et*  se  divisent  régulièrement  en  grands  paral-B  
 lélipipèdes  rectangles  que  les  Savoyards  nommentB  
 des  séracs. 
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 mène fournît la preuve de l'agitation qu’éprouvel’air  
 renfermé au-dessous des glaciers et dans leurs cavités  
 intérieures.  Les  changemens  subits  de  l’atmosphère  
 font  quelquefois  sortir  des  fentes  des  
 glaciers  des  courans d’air d’un froid insupportable,  
 lesquels  entraînent  avec  eux  de  petits  grains  de  
 glace  et  les  dispersent  au  loin  comme  une poussière  
 de  neige.  Partout  on  voit  ét  l’on  entend  
 dans  les  glaciers  le murmure  et le fracas des ruisseaux  
 qui  se  frayent  un  passage  au-dessous  des  
 glaces.  Sbuvent  lorsque  ces  eaux intérieures  ne  
 peuvent  pas  trouver d’issue,  elles  s’accumulent  
 en  si  grande  quàntité  qu’ellés  finissent par briser  
 les  parois  qui  s’opposent  à  leur  sortie,  et  l’on  
 voit  tout  d’un  coup  un  torrent  furieux  sortir  
 d’une  large  crevasse.  On  rencontre  quelquefois  
 des  puits  de  forme  circulaire,  creusés  verticalement  
 dans  le  glacier  et remplis  d’eau  jusques  à  
 leur ouverture.  Ces puits proviennent de quelque  
 grosse pierre,  laquelle échauffée par le soleil  fond^  
 la glace tout autour d’elle,  et continue de pénétrer  
 toujours  plus  avant  dans  l’intérieur du  glacier  *), 
 *0  Cette  explication  paroît  insuffisante  en  ce  qu’elle  ne  
 montre  pas  par  quelle  raison  la  pierre  qui,  en  pénétrant  
 dans  l’intérieur  du  glacier,  a  dà  perdre  
 l’excédent  de  chaleur  qu’elle  avoit  sur  la  glace,  continue  
 toutefois  de  fondre  cette  dernière.  L ’illustre  
 Comte  de  Rumford  fait  mention  de  ce  phénomène  
 dans  un  mémoire  dont  on  trouve  la  traduction  au  
 Nro.  1 .  du  X X V I . vol.  de  la  Bibliothèque B ritan n ique. 
   Les  rédacteurs  de  cet  excellent  journal regardent  
 aussi  la  présence  d’une  pierre  comme  la  première  
 cause  de  la  formation  de  ces  puits.  (V s  -Bifal.