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 et  à  Livourne  faire  le  métier  de  porte-faix  et  
 de  cochers.  * 
 Plantes.  Le  climat  est  extrêmement  doux,  le  
 sol  très-fertile  et  la  végétation  d’un  luxe  extraordinaire  
 qui  donne  à  la  nature  champêtre des  
 charmes  inconnus  dans  la  Suisse  septentrionale,  
 Le  printems  commence  en  Mars ;  la  première récolte  
 au mois de Juin,  et la  seconde en Septembre,  
 ainsi  que  la  vendange,  ont  lieu  sur  un  seul et  
 même  sol.  Les figuiers  sont  si grands  qu ils couvrent  
 de  leur  ombre des maisons entières.  Entre  
 LoÔarno,et Brisago  on  voit  croître le  laurier,  l’olivier, 
   le laurier-cerise,  le  cyprès  et le  grenadier.  
 A Brisago  les  orangers,  les  citroniers  et  les  plus  
 beaux melons  viennent  en pleine terre;  le jasmin,  
 le  myrthe  et  le  romarin  peuplent les  haies ;  les  
 flancs  escarpés  des  montagnes  sont  couverts des  
 châtaigners et  des  plus  belles  forets.  La  fougère  
 élancée,  le  genêt  fleuri  tapissent',les  rochers,  et  
 les chemins passent sous des berceaux des pampres.  
 On  trouve  aux  environs 4e  I  °  c a r n °   diverses  plantes  
 rares,  telles  que  Diospjr'os  lo tu s ,  Peucedanum  alsa-  
 ticu rn ,  Panicum  h i r t e l l u m dans  les  lieux  ombrage1131,  
 Scabiosa  g r am in ifo lia ,  au  bord  du  lac  ( t r è s -  rare J   
 S choenus  f u s a i s ,  particulière  à  cette  contrée. 
 Faits  géologiques.  Toutes  les  montagnes  sont  
 composées de gneifs ;  des  deux  côtés  du  lac le*  
 couches  verticales  de  gneifs  courent  de  1 Est33  
 l’Ouest.  Les  vallées  de  Centovalli  et de  Viehezza  
 sont  dans  la même direction ;  chacune de ces va  
 iées n’est,  à proprement parler,  qu’une fente dan* 
 [ les  rochers,  éloignés  en  leuf  partie  supérieure  
 Iet  tellement  rapprochés  a leur  base  que  l’on  n’y   I voit  pas  de  terre  plein*  Les  vallées  d’Onsernone>  
 de  Magia  et  de  Verzasca  qui  courent  de  l’Est-  
 I Sud-Est à l’Ouest-Nord-Ouest présentent le même  
 Icaractère  *<)*  D’ailleurs  l’entrée  des  vallées  à’Ân-  
 Yzasca,  d'Onsernone  et  de  Centovalli  est  considéra-  
 Ifelement  plus  élevée  que  le  niveau  du  reste delà  
 ■vallée,  et  la  fente  par  ou  s’échappe  le  torrent  
 lest  si  étroite  et  si  profonde  que  le  chemin  est  
 • obligé  de  s’élever  à  une  certaine  hauteur  pour  
 ¡suivre  le  long  des  côtes  escarpées  de  la  vallée* 
 IL’entrée  de  celle  de  Magia  offre  des  couches  
 ■verticales  de  gneifs,  courant  de  I’Est-Sud-Est  à  
 jrOuest-Nord-Ouest  et  munies  de  part  et  d’autre  
 Id angles  rentrans  et sailians  qui  conviennent par—  
 Ifaitement;  les  vallées  de  Verzasca  et d’Onsernone  
 présentent  le  même  phénomène.  On voit  claire-*  
 fcient  que  ce  n est  point  l’action  des  eaux  qui  a  
 Kormé'ces  ouvertures  et ces  vallons dans  les mon*  
 Itagnes  de  gneifs,  mais  que  des  chocs  et dés se&  
 jtousses  violentes  ont  ainsi  déchiré  et  séparé  les  
 pouch.es  verticales  des  rochers.  La  nature  par-*  
 iiculiere  de  ces  vallées  est  cause  que  les  torrens  
 F   sont  plus  redoutables  que  dans  aucune  autre  
 Partie  de  la  Suisse >  et  l’on  ne  voit  nulle part en  
 I  uisse  des  ponts  aussi  hauts  que  ceux  qu’on 
 ÎA  T.  "  \  ‘              *--|--------- 
 ■   ei  eSt  de même  de  celles  d’Anzusba ,  d '-Antrjn à,  
 de  Fédro  (vallées  latérales  de  celle  d'Ossola),  et  
 St)ia dans  le  pays  de Mendrisio;  elles  courent  
 ussi  de  lE s t   à  i’Ôuest  dans  la direction  des  couches  
 ;  Vertlcales  de  gneifs* 
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