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 Les  chûtes  de  neige  connues  sous  ces  noms  offrent  
 un des  phénomènes  des  pfus  terribles  et en  
 même tems  des  plus  extraordinaires  de'la nature  
 dans  les  Alpes,  Elles  ont  plusieurs  causes différentes, 
   et  ont  lieu  en  hiver,  au  printems  et  en  
 été.  On  en  compte  trois  espèces, 
 Lavanges  froides, ou de vent  ( Wind-Lauinen ).  Lorsque  
 les hautes montagnes  sont couvértes de neige  
 récente,  et  que  les  vents  ou  quelqu’autre  cause  
 viennent  a  en  détacher  des  flocons,  ces  derniers  
 tombent  souvent  le long de la pente des  rochers,  
 où  ils  se  grossissent au point de prendre une grosseur  
 monstrueuse,  après quoi ils  poursuivent leur  
 course  formidable  en  roulant  jusqu’au  fond  des  
 vallées.  C’est-là ce qu’on appelle lavanges froides,  
 Lorsque dés hommes ou des bestiaux ont le malheur  
 d’être  atteints  et  couverts  par ces  sortes de lavang 
 e s,  on  peut  les  sauver  en  se hâtant d’enlever  la  
 neige,  ce  qui  est  praticable,  ces  masses  n’étant  
 point  compactes.  Lorsque  les  lavanges  ne  sont  
 pas  très-considérables,  ceux  qui  en  sont  atteints  
 parviennent quelquefois à se faire jour eux-mêmes  
 en  fondant la neige avec leur haleine jointe à l’effet  
 de  leur  transpiration  et  en  tenant  leur  corps  dans  
 un  mouvement  continuel.  Mais  lorsque  la  la-  
 vange  est  trop  grande,  et  qu’il  n?y   a  pas  de  secours  
 du  dehors,  l’infortuné  y   périt  de  froid. 
 Lavanges  de  printems  (Schlag-  ou  Schlofs-Lauinen).  
 Pendant  le  cours  de  l’hiver,  d’énormes  masses  
 de neige s’amassent et s’avancent considérablement  
 au-delà  des  parois  de  rochers,  de manière à sur*“ 
 plomber  au-dessus  du  sol ;  au  mois  d’Avril  et  
 de Mai,  quand  le  soleil  a  repris  de  l’activité  ces  
 masses  se  brisent  et  s’écroulent par l’effet de leur  
 pesanteur,  ou  par  l’ébranlement  de  l’air  agité par  
 les  clochettes fies  chevaux,  par la voix  des  hommes  
 ou  par  les  orages.  Alors  ces  lavanges  se  
 précipitent  avec  une  violence  incroyable dans  lés  
 parties  basses,  en entraînant dans  leur  chute  des  
 quartiers  de pierre, des  arbres  et des  terres ;  elles  
 déchirent  les  rochers,  ensevelissent  sous  leurs  
 ruines  des  maisôns  et  des  villages  et  renversent  
 des  forêts  entières  avec une impétqosité  irrésistible. 
   C’est  au  printems  que  ces  sortes  de lavanges  
 ont  le  plus  souvent  lieu,  et  ce  sont  elles  
 qui  dans  cette  saison  rendent  si  dangereux  le  
 passage  des  hautes  Alpes.  Le  moindre  son  est  
 capable  d’exciter  une  chûte  de  neiges.  Les personnes, 
  qui  sont  dans  la  nécessité  de  passer  les  
 Alpes  au  priptems  doivent  s’arranger  à  faire  le  
 voyage  *en  compagnie;  on  chemine  alors  en  se  
 tenant  à  des  distances  convenables  les  uns  des  
 autres  afin  qu’en  cas  de  malheur  on  puisse  accourir  
 au secours de ceux qui auroient été atteints  
 par  une  lavange,  il  faut,  dans  les  contrées dangereuses, 
   ôter toutes  les  clochettes  des  chevaux,  
 partir  dès  le  grand  matin  avant  que  le  soleil  ait  
 amolli  lès  neiges  et marcher  vite 'et dans  le plus  
 grand  silence.  On  peut  aussi  prendre  la  précaution  
 de  faire  tirer  un  coup  de  pistolet  avant  de  
 traverser  les  endroits  les  plus  dangereux;  car  
 cet ébranlement de  l’air entraîne volontier la chute  
 des  masses  les  plus  disposées  à  s’écrouler ayant