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 prospérité,  et  à  tarir  les  sources d’appauvrissement  
 qui  en  résultent,  et,  de  l’autre,  à  développer  
 par  de  bonnes  institutions  publiques  les  
 diverses  facultés  des jeunes  gens  d’une manière  
 conforme  à la destination de  l’homme,  ce peuple  
 doué  des  dispositions  les  plus  heureuses,  est  
 placé  au plus bas de l’échelle  dé  la culture,,  sous  
 le  rapport  de  l’amour du  travail,  de l’industrie,  
 des  ressources  et  de  la  moralité,  de  sorte  qu’il  
 n’existe  aucune  peuplade  en  Suisse  qui  ne  lui  
 soit  bien  supérieure,  quoiqu’il  n’y   en  ait  point  
 qui  soit aussi favorisée de la nature  à  tous égards.  
 Il est possible  que  les habfians de  tous  ces petits  
 pays,  isolés  jusqu’à  ce  jour,  et  maintenant  
 réunis en un seul Canton,  auront  désormais  une  
 patrie dans  laquelle  tous  les  amis  de  l’humanité  
 et les citoyens les plus recommandables pourront  
 enfin  employer leurs  forces et leurs moyens pour  
 l’utilité  de  tous,  La  religion  catholique  qui  est  
 la  seule  tolérée  dans  ce  Canton,  y   a  règne  jusqu’en  
 1798  accompagnée  des  abus  les  plus  ré-  
 voltans  *),  inconnus  dans  la  plupart  des  autres  
 pays où elle  est  en usage,  abus qui joints  à une  
 légion  innombrable  de  gens  de  chicane  et  de  
 sang-sues  du  peuple  faisoient  à  tout  ce  qu’il  y  
 avoit d’hommes  honnêtes  un  véritable  enfer  du 
 L ’expression  ftabus  crians  ne  paroîtra  peut-être  pas  
 trop  forte quand  on  saura  que jusqu’à  la  fin du XVI I I .  
 siècle  les  assasins  trouvoient  asyle  et  protection  
 dans  les  églises  et  dans  les  couvens  de  ces  diverses  
 contrées. 
 paradis  qu’ils  habitoient.  La  Polentc,  ou  farine  
 de maïs,  et les  châtaignes  forment  la nourriture  
 ordinaire  de  la  plus  grande  partie des  habitans.  
 Les  forêts  de  châtaigners  couvrent  tous  les  
 revers  des  montagnes  qui  bordent  les  vallées,  
 jusqu’à  la  distance  de  5-6  1.  de  la  chaîne  centrale; 
   les  excellens  fruits  que  ces  arbres  rapportent  
 tiennent lieu aux paysans de ces  contrées  
 des pommes  de  terre  qui  sont  en  usage  dans  le  
 reste  de  la  Suisse, 
 Alpes ;  glaciers;  inondations.  Les  pâturages  des  
 montagnes et des  Alpes  de ce Canton  sont moins  
 fertiles que  ceux  du  revers  septentrional,  parce  
 qu’ils  ne  sont point  arrosés  comme  ces derniers  
 parles eaux qui s’écoulent sans cesse des glaciers  
 et des vallées  de neigé.  En  effet,  à  l’exception  
 d’un  petit  nombre  de  glaciers  que  l’on  trouve  
 vers la frontière  septentrionale du Canton  sur les  
 monts St.  Gotthard,  Lücmanier  et Avicula,  on ne  
 trouve  nulle  part  dans  les  montagnes  qu’il  renferme  
 ni  glaces,  ni neiges éternelles.  Les bêtes  
 à  corne  y   sont  de moitié  plus  petites  que  dans  
 la  Suisse  allemande.  Il  n’y  a  que  les  habitans  
 des  vallées  de  Polentz,  de  Jfal Magia  et  de  la  
 Val  Levantine  supérieure  qui  s’occupent  exclusivement  
 du  soin  des  bestiaux  et  de  l'économie  
 des  Alpes.  On  trouvera des détails  sur  l’agriculture  
 et  sur  les  ressources  des  contrées  méridionales  
 de  ce  Canton  aux  art. Giornico,  Poleggio,  
 Rivièra,  Bettinzona,  Locarno  ,  Lugano,  Mendrisio  
 et Maggia,  Le manque de  glaciers  et de  champs  
 de glaces  est  aussi  cause  que  les  lacs  que  l’on