
 
        
         
		Zti  WALLENSTADT  ( l a c 
 champ oü  à  retarder  son  départ ;  en  s’y  prenant  
 ainsi,  on ne  sera pas  exposé  à être  trôublé dans  
 le plaisir  que l’on peut  se promettre d’un voyage  
 sur Ce superbe lac.  Lorsque l’on part de Wallen-  
 Stadt  il faut  s’arranger à  partir  dès  le bon matin;  
 au reste *  si l’on veut faire  le  trajet dans  l'après-  
 midi,  ort  est  encore plus  à  portée  à  Wallenstadt  
 qu’à  When  d’obsetver  la  partie  occidentale  du  
 fciel,  afin  de  retarder  ou  d’accélérer  le  moment  
 du  départ  selon  l’apparence  du  teins.  Le  plus  
 dangereux  des  vents  qui régnent  sur  ce  lac  est  
 Celui que  les  bateliers nomment  le  Blatlisert  Ci  
 vent  impétueux  vient  du  Nord,  par-dessus  la  
 croupe  de  la  montagne  dont  on  lüi  a  donne  le  
 nom  ;  repoussé  par  les  parois  escarpées  des  
 rochers  du  rivage,  il  tombe  presque  à  plomb  
 jsur  la  surface  du  lac  et  y   excite  des  vagues  
 courtes,  irrégulières et d’une hauteur effrayante,  
 Les bateliers sont  soümis  à  une  police  sévère:  
 ris  ont  ordre,  lorsque  le  tems  est  douteux,  de  
 rester  toujours  dans  le  voisinage  de  la  rive  
 méridionale,  de ne jamais partir pendant l’orage  
 et  de  ne  pas  se  servir d’un  bateau pendant  plps 
 de  trois  ans, 
 Rochers  et  cascades  du  lac  de  Wallenstadt.  Uiie  
 nature  extrêmement  pittoresque  et  romantique  
 qui  se  plait  à  réunir  sur  ces rives  une multitude  
 de scènes sauvages, hardies et pleines d’horreurs,  
 fait  de  ce  lac  un  des plus' curieux qu’il y  ait  en  
 Suisse.  Pour  en  connoître  toutes  les  beautés  
 il faudroit  s’arrêter plusieurs  jours  à When  et  à  
 Miülihorn,  parcourir  depuis  là  les  rives  meri- 
 WALiEfiS ÎAOÎ  (LAC  DE).  383 
 dionales,  côtoyer  en  bateau  celles  düNord,  et  
 débarquer  en  divefs  endroits.  Aü  Nord  on  voit  
 s’élever  depuis  When  les  monts  Oberspitzf,  au  
 pied duquel cette  petite ville est sluée,  Blâtliser,  
 ïfattstock  ,  Amman'-,  Speerkamm  ,  Quintenberg,  
 Gaach,  gfoosen,  Schwalbiskamm  ou  Sichelkamm  et  
 Ochsenkamfn,  dont  les  aiguilles  chenues  portent  
 le nom  des  VII Koûkfirsten.  On  apperçdit sur lé  
 rivage When,  Î'ley  et Betlis.  Au  bord des parois  
 rougeâtres  desquelles  descend  lê  ruisseau  de  
 ŸAmmonf]  sont suspendues les  ruines du château  
 de Strahleck,  et dans la région des nuages on voit  
 se déployer au  soleil les  croupes verdoyantes  et  
 peuplées  du  superbe Amman *)  dont  l’aspect est  
 singulièrement  gracieux  lorsque  l’dn vient de  là  
 rive  méridionale.  Depuis  Betlis,  endroit  situe  
 à  1. de When,  jusqu’à WallenÈtadl,  on ne trouve  
 sur  la  rive  septentrionale  que  le  hamëaü  de  
 Quinten  et  quelques  habitations dispersées,  soit  
 [dans  les  lacunes  des  rochers  où  le  dépôt  des  
 Itorrens  a* formé  quelque  colline  de  terre,  soit  
 sur  des  saillies de montagnes,  et  sur la  pente de  
 quelque  côtéau  fertije  couvert  de  prairies,  de  
 treilles  et de  novers,  dont l’ensemble  forme des  
 tableaux  très-romantiques.  En avant de Quinten,  
 le ruisseau  de Séren  descend  de  la montagne  de  
 même nom qui peut âvoir 12 à  i6oôp. de hauteur,  
 et il y  forme plusieurs Gascades les unes  au-dessus  
 des  autres*  Mais  ce  ruisseau  est à  sec  lorsqu’il 
 |   )   Quelques -tins  font  dériver  ce  nom  des  mots  latins  
 Mons  amoenus ;  d’autres  pensent  qu’il'-vient  plutôt  
 du rhétien  au munt,  c'est-à-dire  sur  la montagne.