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 servi  m’ont  assuré  unanimement  que  toutes  les  
 fois  qu’il  arrivé  quelque  naufrage,  il  ne faut s’en  
 prendre  qu’à  l’ivresse  du  pilote  ou  des  rameurs.  
 Le  dernier  qui m’a  conduit  demeure  a Kufsnatkt;  
 il  y   a  vingt ans  qu’il  fait  le  Voyage  de  Fluekn  
 souvent  jusqu^à  deux fois  par  semaine,  sans que  
 jamais  il  lui  soit  arrivé  de  malheur.  On  a  donc  
 certainement exagéré les  dangers  de  cette navigation. 
   Du  reste  il  est  à  propos  de  s’arranger  de  
 manière à pouvoir arriver à Fluelen av^int le coucher  
 dù  soleil,  de  quelque  partie  du  lac  que  l’on  £e  
 propose de  se rendre  dans ce lieu.  Car lors même  
 qu’il  n’y   a  pas  d’orage  à  craindre,  des  vents qui  
 descendent alors des  Alpes ,  ont coutume  de con»  
 trarièr  la  marche  des  bateaux,  et  lorsqu’ils  sont  
 violens  ils  la prolongent  quelquefois  jusqu’à nuit  
 close.  Il  faut  de  plus  engager  son  aubergiste à  
 faire  venir  des  ' bateliers  habiles  et  sobres,  se  
 pourvoir  d’un  bateau  de  grandeur  raisonnable,  
 lie  point  s’obstiner  à  partir  à  une certaine heure,  
 mais  consulter  les  bateliers  sur  le  tems,  et  se  
 conformer  à  leurs  avis.  En  s’y  prenant  ainsi,  
 ortr pourra  sans  crainte  et  sans  inquiétude  se livrer  
 au  plaisir  de  contempler le spectacle de cette  
 nature  extraordinaire. 
 Trajet  de  Kufsnacht  à  Lucerne.  L ’île  d’Altstadt.  
 L ’aspect  que  le lac dans  toute  sa largeur,  domine  
 par  le  sombre  Pilate,  présente  au' voyageur  qui  
 s’embarque  à  Kufsnacht  est  d’une  grandeur  potn*  
 peuse  et  solemnelle.  La tour  blanche et  brillante  
 de  Stanizstadt  (bâtie,  au  printems  de  l’an  I3°B) 
 qui  semble  sortir  du  sein  des  ondes  noirâtres du  
 lac  ajoute  un  nouvel  attrait aux teintes  obscures  
 des  Loper-Alpes  sur  les bords du golfe d’Alpnach.  
 A  droite,  on  voit  s’élever  en  pente  douce  les  
 collines  du Meckenberg;  on  y   distingue  le village  
 de Morlischachen, la frontière du Canton de Schwytz,  
 et  plus'  loin  lè  village  de  Mecken,  et les  ruines  
 du  château  de  Neu-Habsbourg,  sur  la  colline  de  
 Rameflue.  (V. Lucerne  ( la ville de) sur  ce château).  
 A  gauche  au  pied  du  Righi  qui  s’ahaisse  par  une  
 pente  douce,  une  langue  dé  terre  couverte  de  
 forêts  et  nommée la Zinne,  le  village de  Greppen  
 et  le  promontoire  du  Tantzenberg.  Au  bout  de  
 i heure % on  aborde à  la pointe du Meckenkorn près  
 de  laquelle  est  située  l’île  â’Altstadt.  On  voit  
 en  face  le  Krentztrichter  *)  au  Sud-Est  entre  les  
 Nases;  les  regards  pénètrent, au  Nord-Est  dans  
 le  golfe  de Kufsnacht,  et au Sud dans  celui d’A lp-  
 Mch.  A l’Est domine le Righi dans  toute la beauté  
 de ses formes  et  de  ses contours  gracieux,  4256  
 pieds.  Au Sud-Ouest le Pilate sauvage et déchiré,  
 5760 pieds;  entre  deux  le Burghenstock,  2316 p.;  
 le Rotzberg  900 pieds,  et  les  Loper-Alpes  1680  p.  
 Au-dessus de ces  dernières  s’élève  la Bloum-Alpe  
 ou Schon-Alpe,  439°  pied&  Entre le  Righi  et le  
 Burghenstock,  le Sé Usb erg,  le Beckenriederberg,  le  
 Bouochserhorn,  le Wispleneck,  le Mouttenstein,  de  
 ♦°oo—6oqo  pieds.  Un  peu  à   côté  des  Alpes Ae 
 0  Sous  ce  nom  011  entend  le:milieu  du  lac  où  la  partie  
 du lac qui s’étend  entre Kufsnacht  et Alpnach, coupe  
 a  angle  droit  celle  qui  est  comprise entre Lucerne  et  
 les  Nases.