
 
        
         
		le  Qom  d’An  der  Rissen;  les  débris  s’abymèrenfc  
 dans le  lac qui de ce côté est  très-profond.  Après  
 avoir  franchi  les  deux  Nases,  on  découvre  tout  
 le  golfe  de  Bouochs  ( v .  cet art.),  le  bourg  et  la  
 pointe de même  nom,  le  fertile  revers méridional  
 du Burghen,  et bientôt le village de Beckenried,  le  
 Rquschbaehet le Sèlisberg;  à gauche, Ghersau qu’on  
 voit au pied méridional du Righi;  bientôt aussi du  
 côté  de  l’Est  le  village  de  Brounnen;  enfin  au  
 pied  du Mythen  aux deux dents chenues  (4548 p.  
 au-dessus  du  lac )  on  voit  s’étendre  les magnifiques  
 coteaux  sur  lesquels  est  situé  le  bourg  de  
 Schwytz.  Sur les hauteurs  du Sèlisberg on trouve  
 le  village de  même  fiom,  les  ruines  des  châteaux  
 de  Bloumenstein  et  de  Béroldîngen,  berceau  d’une  
 illustre  famille  qui  subsiste  encore  aujourd’hui,  
 et  en  avant  de  la  pointe  de  Sèlisberg  le  hameau'  
 de  Treib  sur  la  frontière  des  Cantons  d’Ury  et  
 d’Unterwald,  ou  les  trois  premiers  Cantons  ont  
 souvent  eu  des  conférences  dans  les  commeiice-  
 mens  de  leur  confédération.  Quand  on  a  doublé  
 la pointe>  on  se  trouve  en  face  de  Brounnen,  où  
 les  bateliers  ont  coutume  de  s’arrêter  pour dîner  
 ( v . Brounnen).  De-là  à. Fluelen,  3  lieues.  Après  
 '  avoir passé le rocher de Wytenstein qui  s’élève du  
 sein  des  ondes,  on  voit  s’ouvrir  tout  le  bassin  
 du golfe méridional lequel  est resserré entre deux  
 chaînes  des  plus  terribles  montagnes.  Immédiatement  
 audelà  de Brounnen s’élève la Fidohn-Alp^f  
 4080 pieds ;  au  pied  de  laquelle  on voit le Gheifs-  
 sleg  et  le  Scheiberneck  dans  la  vallée  de  Sisiken ;  
 le  Boukisgrat,  le  Hakemesser,  et  au-dessus  de 
 ces dernières  montagnes le  grand et le  petit Axen-  
 berg;  sur  l’autre  rive  le  Sèlisberg,  44*6  pieds ;  
 je  Niederbauer,  le  Werch,  le  Teufelsmunster  et  le  
 JColm,  Au  fond,  on  voit s’accumuler  au Sud-Est  
 un monde de montagnes  sauvages  dont la hauteur  
 v a   toujours!  en  croissant,  et  au milieu  desquelles  
 le Bristen granitique  et chargé de glacier  ( 6700 p.  
 au-dessus  du,lac),  frappe  principalement la vue. 
 Le  Grutli,  ou  Grutlis-Matte.  Origine  de  la  liberté  
 des Suisses.  Les bords de  ce golfe  présentent deux  
 sites  classiques,  deux  monumens  sacrés  de l’histoire  
 de  l’humanité.  Audelà  du  promontoire  du  
 Wytenstein  est  située  la  prairie  escarpée  du  Grutli  
 au pied du  Sèlisberg ;  on y  voit une maison qu’ombragent  
 des  arbres  fruitiers,  arrosés  par  les  eaux  
 de trois sources *).  C’est dans  ce lieu que Werner  
 Stauffacher de  Steinen  au  pays  de Schwytz,  Erni  
 {Arnold}  an der Halden,  de Melchthal dans YUnter-  
 mld,  et  Walther  Furst  d’Attinghausen  non  loin  
 d’Ury,  se  rencontrèrent  pendant  la  nuit;  c’est  là  
 que ces hommes magnanimes  jurèrent  de  rompre  
 les  indignes  fers  de  l’esclavage,  d’expulser  les  
 tyrans,  et de verser s’il le falloit jusqu’à la dernière  
 goutte  dei leur  sang  pour  rendre  à  leur  patrie  les  
 antiques  droits qu’on lui avoit si injustement ravis. 
 ,Dans  la  suite  ils  continuèrent  de  -s’y  rassembler  
 pendant  le  silence  de  la  nuit,  pour  y   concerter 
 y   Les  habitans  leur  donnent  le  nom de  Sources  sacrées,  
 parce  qu’ils  prétendent  qu’au moment  où  les  augustes  
 fondateurs  de  la  liberté  helvétique  prononcèrent  le  
 serment  solemnel  de  leur  sainte  ligue,  on  vit jaillir  
 de  terre  ces  trois  fontaines.