moins hardi que le premier, reconduit les voya.
geurs sur la rive gauche. Ce pont, formé d’une
seule arche, a 4-0 pieds de long, et s’élève au.
dessus d’un abyme de 480 p. de profondeur, au
fond duquel les eaux impétueuses du Rhin se
déchaînent avec fureur, quoi qu’on ait bien delà
peine à en entendre le fracas depuis le pont. A
quelque distance de~là, le Rhin forme une chûte
où l’on voit un fort bel iris lorsque le soleil donne
dans la gorge. Au bout d’une l.#le chemin
repasse au moyen d’un troisième pont-sur la rive
droite , et bientpt après pn sort de la gorge, pour
entrer dans la riante et graeieqse vàllée de
Schams; le premier village qu’on y rencontre est
celui de Zilis. (V. Zilis). Le lieu qui dans tout
ce trajet offre les tableaux les plus romantiques,
les plus sublimes et les plus remplis d’horreurs
est l’espace qui sépare les deux premiers ponts.
L ’obscurité solemnelle qui couvre les rochers
sauvages de cette gorge unique dans son genre,
dispóse le voyageur à la mélancolie, et le
souvenir de l’action exécrable'd*un monstre de
prêtre, qui après avoir séduit une jeune fille la
précipita au fond de cet abyme, remplit l’ame de
terreur et d’effroi. En revanche ce lieu a étl
illustré par le désintéressement et la hardiesse
sans exemple d’un chasseur de chamois de Tousis,
nommé M. Hungar. Le courier de Milan eut le
malheur de voir un de ses mulets, chargé d’at
gent, tomber au fond du précipice du Rhin. Jusqu’alors
il n’y. avoit eu aucun Grison qui se fût
avisé de visiter cet abyme, et l’on croyoit génépaiement
qu’il étoit impossible de le tenter sans
| ’exposer à une mort certaine. M. Hungar, malgré
Je danger éminent, eut le courage de s’y faire
■descendre avec des cordes; il arriva heu’ euse-
[ment au fond , e t suspendu au-dessus du fleuve,
I l sonda le lit du Rhin au moyen d’un, croc dont
I l étoit muni; il parvint à découvrir le sac
[d’argent dont il s’empara et qu’il rapporta intact
[au pauvre courier qui le croyoitperdu sans retoui.
■Ce M. jHungar est encore en vie aujourd hui.
plantes. On trouve le long de ce défilé : P j r o l a u n i f i o r a .
I J i in c u s n i v e u s . L i n n a e a b o r e a l i s , en abondance.
Géologie. Les rochers'’de cette immense gorge
[ sont composés de c o u c h e s verticales de schistes
[ calcaires et argileux ; i f long de ces parois-de
| rochers, il se forme du sel des glaciers , ou sul-
[ fate de magnésie. On y voit aussi des couches
I verticales de gypse. -
I VlÈG E . V . VÎSp.
" V i l l e n e u v e , (_Penmlucus du tems des Romains), I petite ville du Canton de Vand, située sur le
[ chemin d'Aiglek.Fevey. C’est entre Villeneuve
et le Boveret que le Rhône se jette dans le lac de
Genève.
Bataille des Helvétiens contre les Romains. Les. environs
de Villeneuve, de Roche et de Port-Valais
sont devenus célèbres par la victoire complette
qu’y remportèrent l’an 646 après la fondation de
Rome, les Tigurini, commandés par.leur cl^ef
Divico, sur l’armée du Consul Lucius Cassius, qui
périt dans la bataille avec la fleur de son armée ;
les autres Romains regagnèrent le camp ; mais ils