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 preuves  de  cette  hypothèse  dans  les  noms  que  
 portent  certains  villages  situés  sur  íes  bords  du  
 lac  de  WaUenstadt:  Tertzen,  Quarten  et 'Quinten 
 c.  a  d.  Statio  tertia,  quarta,  quinta,  et  non  loin  
 du  lac,  dans  le  pays  de Sargam,  Prdmsch  et Si-  
 gunds,  c.  à  d.  Statio  prima  et secunda.  D’autres  
 auteurs  attribuent  avec  tout  aussi  peu  de  certitude  
 l’origine  de ces noms  à des postes  romains).  
 D’ailleurs  ce  pays a appartenu jusqu’au ÎX . siècle  
 aux  Gomtes  de  Coire,  lesquels  étoient  de  race  
 rhétienne  ( v .  lac de Wallenstadt,  et  Weseny 
 G a s t e r n   (la vaille de).  V .   Kandersteg. 
 G e m m i   (on  prononce  Ghemmi) ,  haute  montagne  
 d’un  aspect  extrêmement  sauvage,  située  
 entre  le  Haut-Malais  et  le  Canton  de  Berne.  Le  
 chemin  qu’on y   remarque  est  incontestablement  
 le  passage  de  montagne  le  plus  curieux  qu’il  y   
 ait  dans  toute  la  Suisse. 
 Chemin  très-remarquable  taillé  dans  lé  rôc.  Le  revers  
 septentrional'du  Ghemmi  est coupé presque  
 a  pic ;  c’est  dans  cette  paroi  escarpée  qu’on  a  
 pratiqué  un  chemin  accessible  aux  mulets et au*  
 tres  bêtes  de  somme.  Cette  route,  unique  dans  
 son  genre,  fut  construite par des  Tyrolois depuis  
 l’an  1736  jusqu’en  1741.  Par-toub elle monte  en  
 zigzag ,  de  sorte  qu’on  ne  peut appercpvoir ni le  
 chemin  que  l’on  a  fait,  nî  celui  qui  reste  encore  
 à  faire.  Arrivé  au  pied  de  là montagne,  si  l’on  
 jette  un  regard  sur  l’énorme  paroi  dont  on  vient  
 de descendre,  on  est  très-surpris  de n’y  pouvoir  
 découvrir aucune trace de chemin.  L ’un des côtés 
 de  la  corniche  est  partout  bordé  d'affreux  précipices  
 ; mais  des  murs  secs,  en  manière  de  parapet, 
   servent  à  rassurer  le  voyageur,  et  a ie   
 mettre à l’abri du danger.  Cependant les personnes  
 très-sujettes  aux vertiges  feront bien de ne  point  
 se  hazarder  à  descendre  la  montagne;  au  contraire  
 il n’y  a aucun danger quelconque à  craindre  
 pour qui qiie  ce  soit,  quand il s’agit de la monter,  
 attendu  que  l’on  joûrne  toujours  le  dos  aux  précipices. 
   Plusieurs  malades  du  Nord  de la  Suisse  
 lesquels  se  rendent  aux  bains  de Leuk {Louëscke'),  
 se  font  porter  sur  une  sorte  de  brancard  par huit  
 hommes  qui  se  relayent  entre  eux  pendant  tout  
 le  trajet.  Quand  on  est  arrivé  à  ce  passage  
 effrayant,  le  voyageur  se  place  d e , manière  à  
 tourner le dos  à la descente,  ou  biendon lui bande  
 les  yeux  et  les  vigoureux  porteurs  continuent  
 leur  route  en  chantant.  Le  salaire  dû  à  ces  derniers  
 et  le  prix  des  bêtes  de  sommes  pour  aller  
 des  bains  de  Leuk  à  Kandersteg,  èt de Kandersteg  
 à ces  bains  (6  lieues)  est  réglé  par le Magistral  
 On  va  des  bains  aux  chalets  du  Gemmi  en  1  h.  
 % de marche.  On  évalue  la  longueur de ce trajet  
 à  iûiio   pieds  et  à  1600  pieds  la  hauteur  verticale  
 de  la  paroi  du  Gemmi  au-dessus  des  bains.  
 A  peu  près  vers  le  milieu  du  chemin la corniche  
 passe comme sous une voûte au-dessus des rochers  
 qui  surplombent d’une  manière effrayante.  Cette  
 partie  de  la  route  se  nomme  la  grande  Galerie.  
 Au-dessus  de  eet  èndroit  et  à peu près aux deux  
 tiers du  chemii|,  on  voit  un-sapin  isolé,  planté  
 au - dessus  d’un  précipice  épouvantable.  On