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et Schuckbnrgh de 14456 pieds au-dessus de la met*
Elle en a T20 de moins que le Coraçon, et 4602 de
moins que le Chimboraçô dans l’Amérique méridionale.
Quoique la Hauteur absolue du Montblanc
soit moindre ‘qüe celle du Chimboraço, il est beau-
coup plus élevé que ce dernier au-dessus des vallées
dans lesquelles reposent ses bàSes, et l’aspect
qii’il offre est infiniment plus majestueux et plus
frappant ; car il a 11532 pieds au-dessus tle la vallée
de Chamouny, au lieu que le Chimboraço n’en
à que 9720 pi au-dessus de celle de Quito* Le
rayon de l’horizon du Montblanc a 6s lieues de
2ooo toises ; on le voit à Lyon dans toute sa
magnificence, sur toutes les montagnes de la
Bourgogne, à Dijon', même à Langres ( 65 lieues
en ligne droite), et M. de Saussure a cru le re-
connoîtpe sur la montagne de Caunie, s au-dessus
de Toulon» Si les Apennins ne bornoîent pas
l ’horizon du côté de Gènes, les regards depuis
le sommet du Montblanc pourrôient découvrir
jusqu’à, 12 lieues en avant dans la mer Méditer-
- ranée» Malgré l’immensité de cet horizon , la
beauté de la vue que l’on apperçoit dû haut de
ce colosse ne répond point à l’idée avantageuse
que l’on pourroit s’en faire, ^oit à cause de la
foiblesse de l’oeil humain, trop borné pour un si
vaste champ, soit parce que les coulées d’air qui
séparent cette diaute sommité du resté de là surface
de la terre sont trop épaisses pouf ne pas
perdre une bonne partie de leur transparence.
Ainsi il ne faut pasj què~personne s’expose aux
dangers, aux fiatigues et aux frais considérables
M o n t b l a n c * 3 6 7
qu’entraîne un voyage sur le Montblanc, en se
laissant séduire par l’espoir trompeur d’y découvrir
des points de vue d’une magnificence extraordinaire.
(V, Chamouny ).
Histoire de l’ascension du Montblanc. Malgré la
grande étendue que forme le circuit des bras de
cette montagne, on ne peut presque en approcher
d’aucun côté; au Sud, au Sud-Ouest et au Sud-
Est d’énormes parois de rochers coupés à pic et
de plusieurs milliers de pieds, la rendent absolument
inaccessible; au Nord, au Nord-Est et au
Nord-Ouest elle est entourée de glaciers immenses,
de murs de glace, de précipices et de neiges
perfides* Tels sont les obstacles qui rendent si
difficiles ët si dangereuses les approches du'Montblanc.
En 1760 et 1761 M. de Saussure promit
une récompense considérable à ceux qui décou-
vriroient un chemin quelconque par lequel il fût
possible d’en atteindre le sommet, offrant même
de payer les journées à ceüx dont les tentatives
demeüreroiënt infructueuses. Pierre Simon, de
Chamouny, fut le premier qui l’an 1762 tenta san&
succès d’attaquer le Montblanc du côté des glaciers
des Bossons et du TacuL En 1775 quatre
hommes essayèrent tout aussi inutilement de suivre
, dans ce but, la montagne de la Côte qui
court parallèlement au glacier des Bossons. .En
*783, trois autres hommes prirent la même route;
mais ils se trouvèrent j . i atteints d’un s/,o mm- eil si . irrésistible qu’ils ne purent s’y soustraire qu’en
rebroussant'chemm. La même année M. Bouvrit
de Genève ayant entrepris ce voyage , fut accueilli