observe au-dessus du château de Boisi, sut les I
hauteurs de Châtelar, une vue superbe du côté I
de Genève. C’est sur cette colline que croît I
le vin de Crépi, le meilleur de tous céux que
rapporte la rive gauche du lac.
5) Sur la Dôle. C’est une des sommités les
plus élevées du ¿jura; elle a 3948 pieds au-dessus
du lac, et s’élève à 500 ou 6qô pieds au-
dessus de l’arête du £fura. Pour s’y rendre/, on
Va en voiture de Genève à Bonmont, 2- 3 lieues,
pe-là on parvient au sommet au bout de 3 heures
de montée. Un chemin plus long, mais moins
fatigant passe par Coppet, Nyon et St. Cergue, 6
lieues. Depuis ce village on peut aller en voiture
jusques tout près de la montagne dont on
atteint le sommet en 1 heure fa* Comme c’est
principalement le matin et le soir que *la vu§
dont on y jouit se montre dans; toute sa magnificence,
il faut consacrer deux journées à ce
petit voyage. Ôn ne sauroit se faire une idée
du spectacle ravissant que présente la chaîne des
Alpes , vue du haut de cette sommité, depuis le
St. Gothard jusqu’aux montagnes du Daùphiné,
c’est-à-^dije Sur une ligne de 9.0-'Ioo lieues de
longueur. L’aspect du Montblanc, que l’on voit*
en face et à la distance de 23 lieues, est d’un I
effet prodigieux. On découvre 5 ou 6 lacs lors- I
que le tems est bien clair. Les jeunes, gens des I
villages voisins situés dans le Canton de Vaud, I
ont coutume de se réunir sur les terrasses éle- I
vées de la Dôle, le premier Dimanche du mois
d’Août.
6) Sur le mont Thoiry. Cette montagne du
pays de Gex est la plus élevéede toute la chaîne
du Sjura; elle est située au-dessus du village de
Thoiry, à 4 lieues de Genève; sa hauteur, selon
les mesures les plus récentes, que l’on doit à
M. Pictet, est de 4062 pieds au-dessus du lac,
et de 5196 pieds au-dessus de la mer; on y jouit,
ainsi que sur la Dôle , d’une vue très-étendue
sur la chaîne des hautes Alpes. "
7) Au Fort d(e l’E c lu se ,3 lieues. De-là jusqu’à
là Perte du Rhône, 2 lieues.
Le passage du fort de l’Ecluse , fameux dans l’histoire.
Ce fut par ce défilé , où le Rhône roule avec fureur
ses ondes resserrées au fbnd de la gorge profonde
qui sépare la montagne de la Vouache de
l’extrémité occidentale du mont £fUra, que passa
la Nation helvétique- toute entière composée de‘
378000 personnes. De-là, après avoir longé le
lac de Nantua, cette armée extraordinaire se
dirigea du côté de la Saône, où César, après les
avoir vaincus dans une bataille sanglante, les
força de retourner dans leurs foyerS *). Le Fort
de lÉduse ferme absolument le passage; le Rhône
^ y faisoit les limites entré la France et la Savoie,
avant l’époque de 1792. L’entrée de cette gorge
sauvage, hérissée de rochers affreux, a quelque
chose de très^imposant, et la vue nouvelle que
*), César dit en parlant de ce (féfilé: l ie r angustum et
d iffic ile inter montem Juram et flumen Rhadanunt
rv ix cjua singiilaris car r i ducerentur j morts autem>
altissimus impendêbat, ut fa c ile perpauci prohibera
possint. De bell, Gail. Lib. I. Cap. 6.