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 haut  de  cet  arbre  et d’en- cueillir  le  rameau le plus  
 élevé  pour  gagner  une  petite  gageure.  On  voit  
 sur la droite au-delà du précipice une petite ouverture  
 quarree;  c’est  la  que  passoit  le  sentier dangereux  
 par où l’on montoit autrefois sur le Gemmi,  
 Du  haut  du  passage  on  apperçoit  une  fort  belle  
 échappée  de  vue  sur  les  Alpes méridionales  qui  
 séparent  le  Malais  du  Piémont g  et  dont  on  ne  
 peut voir que celles  qui sont en face du Gemmi,  
 Hauteur  du  Gemmi.  Du  chalet  on  ne  tarde  pas  
 d’arriver au Col du Gemmi, nommé la Daube. Ce Col  
 a 6985 p. au-dessus delà mer,ce qui fait 400p. déplus  
 que  n’en  à  le  Col  du  Grimsel,  646  pieds  de’ plus  
 que  celui  du  St.  Gothard,  8 li  pieds  de  plus  que  
 celui vdu  Simplom,  mais  351 p. de moins que celui  
 du  Gries,  et  563 p,  de moins  que  le  St. Bernard,  
 A  POrient  on  voit deux  sommités  assez sembla*  
 bles  l’une  à l’autre,  lesquelles ont vraisemblablement  
 donne  lieu  âu  nom  de  Gemmi  que  porte  
 cette montagne  (sans doute du mot latin geminus ,  
 double,  jumeau;  Tr.).  A  l’Ouest on apperçoit le  
 large  et  vaste glacier du Lâmmern;  il  sert d’écoulement  
 a  une  longue  vallée  de  glace,  laquelle  
 s etend  au Sud-Ouest jusqu’aux glaciers  dnStrou-  
 fael  et  du  Retzli  au-dessus  d’an  der  Lenk  dans  le  
 Simmenthal.  L’acces  des  glaciers  du  Lammern  
 n’est pas  aisé,  Le torrent de  ces  glaciers  se jette  
 dans  le  petit  lac  de la Daube  sur la rive orientale  
 duquel  passe  la  route.  Ce  lac  qui  a  environ  
 lieue  dé  longueur  demeure  gelé  pendant 8 mois  
 de l’année,  et n’a pas d’écoulement apparent. Dans 
 I   son voisinage  on  apperçoit  une  Sorte  de choucas  
 I  ou  corneille  à  bec  jaune  que  les  habitans  de  ces  
 I montagnes  appellent Ddvi  ( c’est  le  Corvus pyrho-  
 I  corax^ï  Tout  autour  du  lac,  on  ne  voit que des  
 I  rochers nuds  dont  la  surface  présente  des  énjon-  
 I  cemens  d’une  forme  singulière,  des  trous  et  des 
 ■ fentes  bizarrement  contournés,  A  environ  une  
 1  demie lieue du lac,  est située l’auberge deSchwarr-  
 i bach  qui  n’est habitée  que pendant  l’été;  en hiveE 
 ■ il  y   tombe  jusqu’à  18  pieds  de  neige,  comme 
 ■ cela  est  arrivé  en  1778. 
 LaVange.  Au-delà  de  Schwarrbach,  le  chemin  
 I  passe  sur  les  débris  d’une  montagne, renversée ¿  
 E puis traverse un plan  couvert  de  pâturages alpins  
 I  où  l’on  retrouve  encore  sans peine  sur une  ligne  
 id é   2  lieues  de  longueur  les  traces  des  dévasta-  
 itions  d’une  grande  lavange.  Ce  fut  en  1782*  
 R qu’elie  se détacha du Rinderhqrn,  montagne située  
 R à ■ l’E s t,  et  étant  tombée  sür  ces  pâturages  elle  
 R ÿ   tua  quantité  de  gens  et  de bestiaux.  Plus loiri  
 I  on  rencontre une Alpe il'où l’on  apperçoit à droite  
 f i a  vallée  de  Gastern,  semblable  à  un  abÿroe noir-  
 lâ tre ,  du  fond  duquel  s’élève  la  montagne  pÿra*  
 I  midale d’Alt-Els,  dont íes sommités sont toujours  
 I  neigées.  Ensuite le  chemin passe  à  côté de quel-  
 Iques  Chalets  et  commence  bientôt  à  descendre  
 »par une  gorge  resserrée  entre  Une  chaîne  de  dé-  
 I  bris  de  rochers  qu’ombragent  quelques  jeunes  
 I  sapins  et  les  parois  verticales  du  Ghellihorn.  An  
 E sortir  de  ce  défilé  on  apperçoit  tout  d’ùn  coup  
 I  sous  ses  pieds  la  vallée de la Kander.  On y  desc 
 e n d   par  une  pente  très-roide  et  après  avoir trar 
 III.  B