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S a a n e n , en françois Gessenai (le pays de)J
forme une contrée de 10 1. de longueur sur 5 J
largeur, située dans les Cantons de Berne atj,
Vaud, et comprend 13 vallées dont la plus spi
cieuse n’a pas plus d’un quart de lieue de largi
Toutes s’étendent au milieu des hautes moi
tagnes qui séparent le Valais et le district d’Jig
du territoire de ces deux Cantons,
Curiosités. Cette contré» remarquable a été j
tout tems habitée par une peuplade de bergeii
intéressante par la simplicité de moeurs e t l’amoi
de la liberté qui la caractérisent. La partiel
plus considérable du paÿs appartient a u Canti
de Berne; la langue allemande y est en usage
on parie un patois françois dans l’autre partie®
forme un des districts du C. de Vaud, sousI
nom de Pays d ’en-haut Romand. La vallée pré
cipale est arrosée par la Sarine (en allem an d i
Seine'). Il a été question dè la source de cei
rivière à l’art* Gstéig. On trouve les climats les pli
différens dans les di verses parties de cette contréi
Depuis le village de Rossinière .où l’on cuit«
encore la vigne **) le pays s’ élève insensible!^
V. B r ie fe iiber ein etc., c’est-à-dire Lettre sur*
contrée pastorale de la Suisse, par M. de
s t e t t en. g. Bâlë , 1782. Cet i n t é r e s s a n t écrit
partie de la collection des ouvrages du même Ipj
imprimée in-8. à Zurich, en I792*
Le traducteur qui a parcouru plus d’une fois c ^
contrés n’y a vu nulle paît de la vigne. Il Jiycr
même guère d’autres arbres fruitiers que des cerisi
et l’on n’y cultive qu’un petit nombre de champs-
■^qu’aux vallées de Lauenen et de Gsteig qui
iboutissent à des glaciers. Les vallées sont à
l ' a b r i des vents du Nord et de l’Est. Une partie de
la vallée principale demeure pendant 12 semaines
■rivée des rayons du soleil, tandis que celle
qüi est exposée à leur influence se couvre déjà
de verdure et de fleurs. Les détails de l’économie
de leurs Alpes font exclusivement l’occupation
des habitans ; il n’y a presque pas de famille qui
ne change 5 ou 6 fois de domicile avec ses troupeaux
pendant le cours de l’été. Les grands
fromages que l’on y prépaie sont du nombre des
■lus recherchés dé toute la Suisse; ce sont même
les meilleurs qu’on y fasse pour râper et mettre
dans le potage comme le parmesan, On transporte
les fromages du Gessenai en Allemagne, en
Italie, en France, en Hollande, en Amérique et
pdux Indes orientales. On conserve dans certaines
maisons d’énormes fromages de famille et
cela quelquefois pendant un siècle. On prépare
^aussi dans le pays une espèce d’excellens fro-
niages, connus sous le nom de Vacherins (Fatsche».
Hflbe), Mais ils sont si’tendres et si mous qu’on
ne peut pas les exporter. En 1655 on trouvait
encore dans les montagnes de ce pays-là des
■ * s, des loups, des lynx et des sangliers;
» is depuis lors ces bêtes sauvages ont été ex-
Jpées, Aujourd’hui on y voit des chamois,
■ s IfêVres blancs et fauves, et diverses sortes
■ » seaux de montagnes, tels que de coqs de
etc, Les ruisseaux nourrissent quantité
«e truites.