sous le nom de Pano di Puggaro. On observe
aussi dans ce golfe une autre montagne nommée
il Resche remarquable par sa situation extrêmement
pittoresque et par ses cavernes curieuses,
«emplies de stalactites. A l’Ouest le sauvage San*
Salvador dont le pied fourmille de vipères *),
forme une longue presqu’ île avancée dans le lac;
bientôt' après on voit paroître au pied des montagnes
la plaine délicieuse dans laquelle est situé
Mélide, dont l’église et la chapelle ont été construites
et embellies en 1603 par un de ses habî-
tans, le fameux architecte Fontana, et les regards
pénètrent dans l’intérieur du golfe de Morco, dont
les sinuosités s ’étendent au loin du côté de celui
d’Agno. Sur les bords du golfe de Morco, l’on
vo it briller le beau bourg de M or coite, et le Vico
di Morco ; sur les flancs fertiles du mont Ar-
bostora, les villages de Carona et de Ciona, et
sur la langue de terre qui s’étend bien avant dans
le lac et sépare ce golfe de celui de Riva, le
lieu nommé Brusino. Au Sud-Est et à l’opposite
de Mélide des côteaux çnchantés, couverts de
chapelles bâties avec goût, charment la vue du
spectateur. I l découvre les villages pittoresques
Les vipères sont si communes dans cette contrée
qu’elles ont forcé les habitans d’une maison du voisinage
à leur céder la place. Ces reptiles traversent
le lac en troupe pendant l’été, pour aller chercher
la fraîcheur dans les forêts de l’autre rive;
en hiver ils regagnent le pied du S a n - S a l v a d o r et
s’entortillent et se roulent ensemble ,çn pelotions
fout hérissés de têtes.
de Campione, Bissone, Màroggio, Mellano, Capo
di Lago òu Codelago et l’ouvertuie de l’étroite
vallée de Rogno, et de celle de Rovio ; à, droite
au fond du g o lfe , le beau bourg de Riva et la
langue de terre., de Brusin, dont il a déjà été
question ; enfin dans le lointain le superbe Monté
Génêroso. — Les soies de Rovio et de Maroggio
sont les plus estimées du pays.
Artistes distingués; Les villages de ces rives ont
la gloire d’avoir donné naissance à de grands artistes.
Domenico Fontana, de Mélide, inventa en
1586, sous le Pape Sixte-quint, une machine au
moyen de laquelle il transporta le grand obélisque
dont le poids est de 16000 quintaux, depuis le
cirque jusqu’à la place du Vatican, et qui lui servit
aussi à le mettre sur pied *). Dans cette occasion
toutes les forces de la mécanique sëmbloienfc
insuffisantes pour soulever et mettre en place cette
énorme masse ; lorsque l’heureuse idée qu’eut Fontana
de mouiller les cordes fit réussir l’entreprise **)•
*) La description de cette machine ingénieuse et du
transport de l’obélisque se trouve dans l’ouvragé intitulé:
Della trasportazione dell' Obelisco fa t ic a n o
fa t ta del Cavalière D om e n i c o F o n t a ria. Fol.
Roma 1590—92. Le Pape accorda à l’artiste une
gratification de 5000 Scudi, outre une pension de
2000 Scudi, réversible à ses héritiers; il le créa
chevalier, et pour immortaliser son entreprise hardie
il fit graver ces mots sur la base de l’obélisque:
Domi ni eus F o n t a n a transtulit et erexit.
"J Certains auteurs prétendent que ce fût un jeune
homme du peuple qui, placé parmi les spectateurs,
et voyant que les cordes prenoient feu s’écria a qu a l