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 Habitans.  Le Valais  est habité pat deux peùpleà |  
 d’origine  entièrement  différente^  Le  premier,  
 de race  allemande,  s’est étendu depuis les montsl  
 Furca,  Grimsel  et  Griès  jusqu’à  Sierre;  tout  le|  
 reste du Valais  est habité par un  peuple qui  pro-  
 vient du mélange  des Celtes,  des Romains,  desi  
 Gaulois  et  des Bourguignons,  Les  langages de  
 ces  deux  peuples  ne  sont point separes par  desi  
 montagnes,  et ils se  rencontrent  au milieu d’utie|  
 seule  et même  vallée.  Les  habitans  du  H m   
 Valais parlent l’allèmand  des XIV.  et XV- sièclesl  
 avec  quelques  légers  chatigemens.  l>a  lahguel  
 en usage dans le Bas-Valais est un patois *)  comf  
 posé  de  mots  celtiques,  gaulois,  latins,  grecs\  
 bourguignons  et  italiens.  Les  personnes  cül-J 
 *)   Le  latin  s’étoit  répandu  dans  tout  le  pays  des  &  
 quanïehS y des Allobtoges, Àks Véragri et desSéduni;  
 mais  ii  airoit  dégénéré dalis  la  bouche  de  ces  peüplésj  
 d’origine  celtique;  de  cet  abâtardissement  résulta  lt  
 langage  qu’on  nomme  rustica  romana,  ou  lângtifl  
 romance,  romande.  L ’inondation des peuples barbares  
 '  corrompit  encoré  d’avantage  ce  jargon.  Ensuite  le!  
 latin  se perdit ¿  et  la  langue  rustique se trouva au m   
 Siècle  celle  de  toute  la Gaule  et  de  la  Suisse  occideir  
 taie.  Pendant les dernières années du règne deChdrk-  
 magne,  là nouvelle lángue gagna Une forme régulière;  
 au X.  siècle on  l’appeloit  le  gaulois ,  et  dans  la  suite  
 après de nouveaux perfeetionnemens,  elle  prit  le nom  
 de langue  françoise.  L ’ancien romand  s’est  conservi  
 parmi  les  gens  du  peuple  dans  là  Suisse  occidentale,  
 1  où  on  en  trouve  quatre  différenS  dialectes  ,  s avoir  
 ceux du V a la is ,  du District à'Higlé,  du  pays  
 et  de  celui de Neuchâtel.  (  V.  un  répertoire  de quel*  
 ques  mots  patois  X.  I.  de  ce Manuel,  p.  3oS~~3*®)* 
 tîvées  savent  et  parlent  leffrançois,  9 n P^tend  
 que les  habitans  de  la y  allée  d \Anniviers  (v. Ein-  
 fischthal)  descendent  d’une  colonie  de  Huns.  
 Ceux  du  Haut-Valais  sont  un  peuple  plein  d’énergie  
 et  du  sentiment  de  sa  liberté,  distingué  
 par  sa  sobriété,  par  l’extrême  simplicité  de  ses  
 moeurs  qui  le  mettent  au-dessus  de  tout  besoin  
 factice,  par  sa  bonté ,  son hospitalité  et sa  probité. 
   On  conçoit bien  au reste  que  ce n’est pas  
 précisément dans  les lieux  situés  sur  les  grandes  
 routes qu*il  faut aller chercher  ces  traits  caracté^  
 ristiques;  c’est  plutôt  au  fond  des  vallons  les  
 plus  reculés  que  le  voyageur  peut  s’attendre  à  
 les  retrouver  dans  toute  leur  fraîcheur.  Il  est  
 j  à  souhaiter que  les maux inexprimables  que  les  
 François ont fait à  ce pays depuis quelques années  
 n’aient  point  altéré  le  caractère  du  peuple  qui  
 l'habite,  Les Bas* Valais ans ne  possèdent ni cette  
 énergie,  ni  ces  autres  qualités  à  un  degre  aussi  
 éminent: ils s’occupent à la vérité de 1 agriculture  
 et des travaux  des Alpes;  mais on  leur reproche  
 beaucoup  de paresse,  de  négligence  et  de malpropreté. 
   Jusqu’à  l’époque  de  la  révolution  ils  
 ont été  sujets  des habitans du Haut-Vaiais  et  de  
 l’Evêque  de  Sion.  Aucune  branche  d industrie  
 [  n’4  encore pu s’introduire dans  ce pays  la.  Sous  
 les  rapports même  du  soin  des  bestiaux,  de  la  
 culture  des  champs”,  des  vignes  et  des  prés,  le  
 ValaisOfH < est  tvè&  en  arrière  de  ses  voisins  les  
 I  habitans  des  Cantons  de Berne  et  de  Vlud.  De  
 quelque cpté qu’on jette les regards , tout annonce  
 une  mauvaise  économie.  C’est  sur-tout  le  Cas 
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