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 nioumj  le 9. Août à  8 h. du‘matin,  après avoir passé  I 
 20  heures  sur  lès  glaces ;  leurs  visages  étoient 
 entièrement enflés,  et leurs yeux  en très-mauvais 
 état. 
 Vo y age   de  M,  de  Saussure  au  Montblano.  Des  la  
 même année cet illustre naturaliste voulut suivre les  
 traces du Doct» Paccard et du brave Balmat; il partit  
 pour  la  Ofré?,  accompagné  de.  17  guides;  mais,lé  
 tems  se  trouva  si  mauvais  qu'il  fallut rebrousser  
 chemin#  L’année  suivante  au mois de juillet,  M,  
 de  Saussure  se  rendit  de..nouveau  à  Chamouny :  
 on  envoya  Balmat  et  deux  autres  guides  recon-  
 hoître  l’état  des  glaces  du  Montblanc;  mais  le  
 mauvais  tems  retarda  encore  le voyage jusqu’au  
 ï. Août.  A  7 .h* du matin  l’infatigable savant partit  
 de-Chamoùny  avec  son  domestique  et  18  guides  
 chargés  d’instrumenS  de physique,  d’une tente et  
 d’un  lit,  d’échelles,  de  cordes,  de  perches,  de  
 Vjvtes,  de  paille,  etc»  Là  caravane arriva  à 2 h,  
 à  la montagne de  la Côte  ou  l’on passa la nuit.  Le  
 lendemain  on  traversa  en  2 h,  fa  le  glacier  de  la  
 t ’diedont les énormes fentes présentoient de grands  
 obstacles  à  vaincre.  Ensuite  on  marcha,sur  1>  
 heige  jusqu’au  Dôme  du*goûté  où  les  rocs  étoient  
 toujours  plus  escarpés  et les glaciers plus remplis  
 de  fentes -et  de  cre vasses»  A  4  h.  ün  s’arrêta  a  
 la  hauteur  de  11970  pieds  au-dessus  de  la  mer.  
 Après  avoir passé  la nuit dans la tente,  les voyageurs  
 se  remirent  en  roütele lendemain ,  3. Août.  
 La pente-étoit  si rapide 'et  la surface de la neige si  
 dure que Ceux  qui marchoient les premiers étoient 
 obligés  de  se  servir  de  la  hache  pour  y   tailler  
 des  espèces  de marches,  et  ce  ne  fut  qu’à  force  
 de  précautions  que  l’on  traversa  sans  accident ce  
 passage  dangereux.  A  8  h.  tout  Chamouny  vit  
 la  caravane  avancer  vers  leS  dernières  hauteurs ;  
 lorsqu’elle  eut  atteint  le  sommet  vers  les  1 1 .   h.-  
 on  fit  sonner  toutes  les  cloches  du  village.  Madame  
 de  Saussure  et  ses  deux  soeurs,  l’oeil  fixé  
 sur le télescopé suivoient de Chamouny tous les pas  
 du  naturaliste. 
 Observations  physiques.  Les  voyageurs  mirent  
 2 heures  à  franchir  la dernière  rampe,  qui cependant  
 n’est  point  escarpée et n’a que 15b pas dé longueur. 
   Mais  l’excessive  rareté  dé  l’air  épuisoit  
 si promptement  leurs  forcés  qu'au  bout  de  io  ou  
 15 pas ils étoit ht  forcés de s’arrêter pour reprendre  
 haléine  et  se  reposer un moment.  M.  de Saussure  
 se  trouvoit  trèsffoible ;  son  pouls  qui  à  la plaine  
 ne Battoit dans  l’état dé-repos que 72 pulsations  par  
 minute,- en  battoit  loo  dans  le  même  espace  dé  
 tems  Sur  là  cime;  le  domestique  y  comptbît  1 12  
 pulsations >  et  60  dans  la  vallée;  Jacques Balmat  
 98,  et 49 à la plaine.  En  un  mot  il ne  se  trouva  
 pas une  seule  personne  dont le  poüls  ne  fût  considérablement  
 accéléré;  les plus  vigoureux même  
 éprouvèrent  du mal-aise  à  la  hauteur  de  î 1400  p.  
 Î1  n’y  avoit  personne qui sentît le moindre appétit  
 et  qui ne  fût  tourmenté  par  une  soif ardente  que  
 l’eau  fraîche  seule  pouvoit  calmer.  Tous,  du  
 plus  au  moins>  éprouvoient  des  mal-aises#  dé  
 l’épuisement,  une  fatigue  subite  à  la  suite  du  
 moindre  effort,  et une  espèce d’indifférence indè