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 l’on  voij:  tout  d’un  coup  s’ouvrir  au  Sud-Est  su ri  
 la  chaîne  des  Alpes,  est  d’une  grande  beauté.!  
 Rien  de  plus  fort, que  l’impression  que  fait  suri  
 les voyageurs qui viennent  de Lyon, ou  des tristes  
 solitudes  du  ¿fura  du  côté  de  la  Bourgogne,  le  
 tableau  sublime  que  leur  présente  la  contrée délicieuse  
 dont  ls  se voient environnés,  et la chaîne  
 majestueuse des Alpes, au sortir du Fort de PEcluse,  
 La  perte  du  Rhône.  Il  convient  de  l’aller  voir  
 au commencement  de  l’été,  au mois de Juin,  lorsque  
 les'  eaux  sont  à  leur  plus  grande  hauteur.  
 Ordinairement  la  profondeur  du  fleuve  dans  les  
 endroits  où  ses  ondes  sont resserrées  entre  les  
 deux  montagnes ,  n’est  que  d’une  quinzaine  de  
 pieds;  mais  quand  les  eaux  sont  grandes,  elles  
 s’élèvent à 45 pieds au-dessus de ce niveau.  C’est  
 au  hameau  de  Coupi,  ^   de  lieue  en  avant  de  
 Vauchi  où  la  poste  change  de  chevaux,  quç  l’on  
 descend  ambord  du  fleuve  pour  voir  la perte  du  
 Rhône,  Il  s’engouffre  sous  lés  débris  de  rochers  
 descendus  du  haut  des  montagnes  voisines,  et  
 l’espace  sous  lequel  il  demeure  caché  a  60 pas -de  
 longueur*  Cependant lorsque les eaux  sont très-  
 hautes, elles ne pénètrent qu’en partie dans l’abyme  
 souterrain  qui  leur  sert de canal,  de  sorte que  le  
 lit supérieur ne  reste point à sec.  Au pont Lucey,  
 on  descend  au  moyen  d’ùne  échelle  tout  au  fond  
 de la gorge au-dessus de  laquelle on entend bouillonner  
 et  mugir les eaux du fleuve.  Malgré tout  
 ce  que  l’on  a  débité  d’extraordinaire  sur la perte  
 du  jRhône,  elle n’offre  aux  yeux accoutumés aux  
 sublimes  beautés  des  hautes Alpes  qu’un accident 
 mesquin,  et  de  nul  effet.  La  jonction du Rhône  
 et  du  torrent  de  la  Valscelline  dâns  une  gorge  
 profonde  et  sauvage,  au pont de  Bellegarde,  non  
 loin  de  Vauchi,  forme un tableau bien plus  remarquable  
 ;  on voit un moulin au fond de cette gorge» 
 g)  Aux  verreries de  la «vallée de Torrens, à quelques  
 lieues de Genève. On péut pour s’y  rèndre, passer  
 par la vallée d’Anneci.  Un  autre chemin,  plus  
 commode  qUand  on  est en  voiture,  y   conduit par  
 la  petite  vallée  de  la  Roche.  Le  village  des Verreries  
 est  situé presque  à  l’extrémité de  la vallée.  
 Le  verre  que  l’on  y   fait  est  très-bon,  et  ne  le  
 cède  guère à  celui de Bohème.  Au  sortir  de  cette  
 vallée  on  peut retourner à Genève par le mont de  
 Siùn,  où l’on  trouve des points de vue admirables. 
 9) A Fernex,  2 lieues.  On y  va voir le  château  
 qu’ habita Iongtems Voltaire.  Sa chambre à  coucher  
 , est  encore  dans  l’état où  il la  laissa quand  il partit  
 pour  Paris,  peu  avant  sa  mort. 
 Chemins  de  Chamoany.  Lè  premier,  plus  court  
 |  et  plus  commode  que  l’autre  pour lés  voitures, 
 |  et  le  seul  qui  ait été  en  usage  jusqu’aux derniers  
 tems,  passe  parla Bonnevillè,  Cluse  et  Sallenche.,  
 et mène en  18,heures  à Chamouny,  Il y  a 5 lieues  
 jusqu’à  la  Bonnevilfe;  pour  s’y   rendre  on  passe  
 d’abord  par  Chêne,  Ce  grand  village  est  divisé  
 en  deux  parties  par  un  ruisseau  qui  fais oit  ci-  
 [  devant  la  frontière  entre  le  territoire  de Genève  
 [  et  les  états  du  Roi  de  Sdrdaigne,  Ensuite  on  
 [  passe  la  Menoge,  rivière  qui  prend  sa  source  
 au  pied  des  Voirons ;  on  traverse  les  villages  de  
 Nangi  et  de  Contamine,  et  on  laisse  au-dessus