Reufs l’art* Gothard). Ce' lac, est singulièretrJ
poissonneux , surtout du côté du Canton à'Üm
On y trouve des saumons, des perches, des tri¿
tes, des carpes, des brochets, des tanches,^
ombres, des anguilles, des têtards, etc* Au?
environs à'Ury, on y pêche en automne de su-
perbes lamproies d’eau douce. Ce lac nourrit
aussi des loutres et des castors.
Beautés particulières à ce lac. Des nombreuxlacj
de la Suisse il n’en est aucun qu’on puisse coftpj.
rer avec celui-ci. Ses rives ne sont point ornea
d’une multitude de villes, de villages, de mai
sons de plaisance, de jardins, de vergers etdt
vignobles; des coteaux couverts d’une végét»
tion riche et vigoureuse ne s’élèvent pas sur ss
bords. Et cependant l’aspect qu’il offre est d’us
attrait irrésistible; il laisse à l’ame des soi»
nirs ineffaçables. Dégagée de la vaine pompe
et du clinquant d’un art impuissant la nature}
déploie tout l’empire de sa majesté ; ;l’inépmsaHe
variété de ses images, les contrastes singulier
de tout ce qu’il y a de plus imposant, de plusaf*
freux dans le monde, et des scènes douces fi
romant' iq% ues éto' nnent et ravissen' t‘ c® eux qui les co&
templènt. -A mesure qü’on pénètre dans les g®'
fes de Kufsnacht, de Lucerne, de Winkel, à'Alf
nctchKàe Bouochs et de Fluelen, dont raspéete
tantôt gracieux, tantôt sublime , tantôt mêlant
lique et tantôt effrayant, on voit, pour ainsi dift
il chaque ebup de ráme changer les formes ^
montagnes qui s’élèvent du sein de ses on®*
jusqu’à la région des nues; les vues, le s site*
t e
L u c e r n e ( l a c d e ) . 2 9 3
■pittoresques qu’on apperçoit et depuis ces golfes,
et depuis le milieu du lac (depuis l’endroit nommé
. Trichter) offrent une diversité infinie selon lesdif-
férens effets de la^lumière et des ombres, surtout
quand ces grands objets sont "éclairés par les
rayons du soleil le matin et le soir. De quelque
point queTon contemple ce lac, on voit régner
dans toutes ses parties un caractère majestueux
sublime et extraordinaire qui excite la surprise de
l’admiration. Aucun autre lac ne présente d’aussi
fortes ombres, des teintes aussi sombres et des
effets de lumière aussi singuliers.
I Navigation; orages. Divers voyageur? ont parlé
d’une manière si effrayante des dangers auxquels
les bateaux sont exposés sur ce 'lac, qu’il y a
beaucoup de personnes qui ne s’embarquent point -
sans frémir pour le traverser.^ Il est certain quë
l’on n’est pas exempt de tout péril, lorsqu’on se
Voit surpris par une tempête violente dans le golfe
de Brounnen et de Fluelen, et aux environs de
l’Obernase et de YJJvcternase où les rochers descendent
verticalement dans le lac, de sorte qu’on
ne trouve qu’un petit nombre d’endroits où il soit
possible d’aborder ; dans ces cas-là l’aspect de la
■àture irritée est vraiment terrible. Mais partout
■Heurs il y a bien moins de dangers à* craindre,x
■ pourvu qu’on ait la précaution de prendre un
Bâteau qui ne soit point trop petit, et des bateliers
expérimentés et sobres, on échappe même dans
■ » golfes si décriés aux abymès qui s’entrouvrent
P 11 le fois avec fureur aux yeux du voyageur
épouvanté, j ’ai traversé bien souvent le lac des