
 
        
         
		situé  sur  la  rive  orientale  du  lac  de  même  nom  
 qui  a  2  1.  de  long  et  une  %  1.  de  large ;  on  y  
 pêche  quantité  de  truites  et  d’ écrevisses,  Le  
 theilieur  poisson  qu’on  y   trouve  est  le  Salma  
 lavaretus  *)?  que  l’on  appelle  Aalbock  à  Thoun,  
 mais  qui porte  un  autre nom  à  Sempach.  «—  Les  
 collines  des  environs  ont  de  342 jusqu’à  1356 p.  
 de hauteur au-dessus  du  lac  de Lucerne;  les bords  
 de  celui  de  §empach  sont  couverts  de prairies,  
 de  forêts  et  d’arbres  fruitiers  parmi  lesquels  on  
 ne  distingue  qu’un  petit nombre  de  villages,  et  
 forment  un  paysage  d’un  aspect  champêtre  et  
 agréable.  Plusieurs  ruisseaux  se jettent dans le  
 lac dont l’eaq,  est d’un  beau vert  clair,  (V. Sursk  
 sur  l’écoulement  de  ce  lac),  Le  mont Pilate  e{  
 les  hautes  montagnes qui  environnent  le  lac  de  
 Lucerne  offrent  un  aspect  magnifique  aux  en*  
 virons de Sempach. 
 La  mémorable  bataille  de  Sempach  se donna  à % 1>  
 de  la  ville  le  9  Juillet  1386.  Le  Duc  Léopohi  
 d’Autriche  fils  du ,Duc  de même nom  qui  71  ans  
 auparavant  avoit perdu  la bataille de Morgarten,  
 vint attaquer  les ¿Suisses pQqr arrêter les progrès  
 de  leur  confédération,  et  tirer  la  vengeance  la  
 plus  éclatante de  ces peuples qu’il ne traitoitque  
 de  canailles  et  de  vilains.  Leur  petite  troupe?  
 composée  de  qop Lucernois,  de  çop  hommes  des  
 trois  premiers  Cantons ?  et  de  100  hommes  de  
 Glans,  de Zoug,  de  Ghersau  et  de  VEntlibouchi  
 s’étoit  postée  sur  la hauteur  tout près  des  boîs; 
 *)  M. Blumenbach  croit  que  cette  espèce  est  la  metne 
 que  notrè  Ferra  du  lac  de  Genève.  N.  du  Trad. 
 s ' ■  SEW PAC H.  21% 
 leurs  guerriers  étoîent  armés  de  hallebardes,  
 d’épées  courtes  et  de  petites  planches  qu’ils  
 portoient  au  bras  gauche  en  guise  de bouclier.  
 Le  Duc  d'Autriche  étoit  au  pied  de  la  colline  
 avec  6900  hommes  d’pne  cavalerie  superbe  qui  
 formoit  l’élite  des  plus  braves  chevaliers  de  
 VArgovie,  delà Sotiabe,  du  Tyrol,  de YAlsaçe  et  
 j de la Franche-Comté.  Tous  les chevaliers mirent  
 pied  à  terre,  coupèrent  les  longs  becs  de  leurs  
 phaussures,  et  armés de  pesantes  cuirasses  et  dé  
 longues lances,  ils- formèrent une phalange qu’ils  
 croyoient impénétrable.  Les  Suisses,  rangés  sur  
 lune  coiomne  étroite,  descendirent  du  haut  de  
 la  colline,  et  fondirent  sur  l’ennemi  au  travers  
 | de la plaine.  Déjà  Gmdqldinghen  et Moos,  tous  
 deux  Avoyers  de  Luçerne ,et  60  autres  braves  
 :avoient péri;  toutes  les  tentatives  pour  rompre  
 les  rangs  de  l’ennemi,  étoient  demeurées  in-?  
 fructueuses ;  deja  la phalange  autrichienne  com**  
 imençoit à  se déployer en  croissant pour entourer  
 les Suisses.  Dans  ce moment  critique Arnold de.  
 WinUlrieà s’élance  du milieu des  rangs.  Je vais  
 »vous  frayer  le  chemin ” ,  s’écrie- t-il 5  „chers  
 33Confédérés,  prenez  soin  de  ma  femme  et  de  
 [33 mes  enfans!  N’oubliez  pas  ma  famille 1  ”   A   
 pinstant même le héros se précipite sur l’ennemi,  
 saisit dans  ses  deux  bras  une  quantité  de  lances  
 qui vont percer son  sein  et qu’il  entraîne dans  sa  
 chute,  sous  le  poids  considérable  de  son  corps.  
 [Aussitôt les Confédérés profitent de  çette  ouver-  
 ure  pour  entamer  la  phalange  serrée  des  Che^  
 valiers,  et  ayant  rompu, leurs  rangs  ils  en  font