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 existé sur ces  bords  du  tems  des Romains un  lieu  
 nomméLucerna,  Vers la fm du VII  siècle Wickarà,  
 frère du Duc Robert-, bâtit dans les solitudes de cette  
 contrée  ufte chapelle qui bientôt après fut-convertie  
 en église canoniale, et consacrée à St. Léodégar sous  
 les  auspices  duquel  on  jeta  dans  la suite les fon?  
 demens  de  la  ville  de Lucerne.  Le père de Char*  
 îemagne-  donna  ce  couvent  l’an 768  à  l’Abbaye de  
 Murbach,  dons  fa  haute  Alsace.  La  ville  passa  
 ainsi  sous  la domination  de  cette Abbaye ;  cepen*  
 daiit-  elle  conserva  de  belles  franchises.  Sur  la  
 fin  du  XIII.  siècle ,  l’Abbé de Murbach  rendit ses  
 droits  aux  fils  de.  l’Empereur  Rodolphe  de  Habsbourg, 
   Mais  Lucerne,  excédé  des  guerres  pen  
 pétuelles  qu’il  lui  falloit-Soutenir,  surtout contre  
 ses,  voisins ,  les  habitans  des  trois  IValdstettm,  
 pour  la  maison  àxAutriche,  et  né  pouvant  plo$  
 supporter  les  rigueurs  de  sa  domination,  contracta  
 l’an  1332  une  alliance  perpétuelle  avec  les  
 trois  Cantons  à* Ury,  Schwytz  et  Unterwatd  qui  
 lui  cédèrent  le  premier  rang  dans  leur  confédération. 
   Dès  lors  eHe  fit  diverses  acquisitions  qui  
 aggrandirent  son  territoire;  pendant  les  g u e rre s  
 de  1386  et  de  1415  elle  Létendit  d’avantage  encore  
 par  des  conquêtes  considérables  sur  l’Amr  
 triche,  laquelle  renonça formellement aux  domaines  
 que  cette  ville  venoit  de  lui  enlever.  —  Ie  
 30.  Avril  1798,  elle  fut occupée par  les F r a n ç o is ,  
 et  depuis  le  24.  Septembre  de  la même année jus*  
 qu’au  3r.  Mai  1799,  elle  a  été  le  siège  du Gouvernement  
 et  des  Conseils  législatifs  de  la  R«'  
 publique  helvétique. 
 Curiosités.  Carte  topographique  en  relief.  L ’hôtel  
 de  ville  où  l’on  distingue  un  tableau  de  WUrsch  
 représentant  la  loi  donnée  sur  le mont  Sinai,  et  
 les portraits  d’un  grand  nombre  des anciens  chefs  
 de  l’état ;  oh y  voit aussi un grand squelette qu’on  
 a  trouvé  en  1577  sous  un  chêne  près  de  Rieden.  
 L’arsenalr  on  y   montre  la  bannière  de  la  ville,  
 encore tachée du sang de l’Avoyer de Qundoldingen  
 qui  l?an  138$  la  portoit  à  la  bataille  de  Sempach  
 où il mourut pour  la patrie  (v. Sempacli)i  la cotte  
 d’armes  du Duc  Léopold,  et  le collier de fer  garni  
 d’aiguillons  dont les  Autrichiens  vouloient  se  servir  
 pour faire  expirer l’Avoyer dans les tourmens ;  
 une p  rtie  du  butin  fait  en  1477  dans  les batailles  
 èeMoratet  de  Grandson.  L’église  cathédrale  où  
 l’on  voit des  antiquités  intéressantes,  et un orgue  
 d’une grandeur  remarquable.  La  bibliothèque des  
 anciens  jésuites,  et  celle  des  capucins,  la  plus  
 belle  et  la  pius  riche  que  possède  cet  ordre;  on  
 y  trouve les meilleurs ouvrages dans tous les genres  
 de sciences.  Michel  IVickard de  Zou,g  l’a voit  
 recueillie  pendant  le  tems  qu’il  étoit  Secrétaire-  
 général  de  l’ordre des capucins à Rome;  il mourut  
 eQ  l755  et  légua  cette  belle  collection  à   son  cou-;  
 vent.  La  bibliothèque  de  M.  le  Conseiller  Félix  
 d e   Balthasar,  homme  d’un  grand  mérite;  elle  est  
 très-riche en manuscrits et autres  ouvrages  importons, 
   relatifs  à  l’histoire de la  Suisse.  On  y  voit  
 aussi  une  collection  de  portraits  de  citoyens  et  
 hommes  d’état  qui  pendant  les  siècles  passés  ont  
 illustre  Lucerne,  Son  savant  fils  possède  une  
 grande  bibliothèque  çqmppsée  d’oqvragçs  de'  lit