chemin de Suisse, est la plus avàntageusementl
située, mais aussi la plus chère de toutes*
Genève est situé par les 460 , 1 3 ' , 17^ de
latitude, et 2 3V 49 , 36" de longueur, et bâti
<en partie sur une colline de 80 à go pieds de|
hauteur au-dessus de la surface du lac. Le Rhône,
dont les eaux sont d’une l’impidité remarquable
et d’un très- beau vert marin , divise cette ville
£n deux parties inégales. L ’air y est plus froid
qu a Paris quoiqu’elle soit de 2 degrés et 38 minutes
plus au Sud que cette capitale. Cette différence
provient de la plus grande élévation-de
son sol et de la proximité des montagnes neigées*
Le thermomètre de Rémmur y descend par les
plus grands froids à 140 et même — 18 °, et y
monte par les plus grandes chaleurs à 26°. ou 270.
Histoire. Cette ville faisoifr partie du territoire
des Allobrqges du tems de la République romaine.
César en fit sa place d’arme contre les Helvétiens.
Elle a ete détruite deux fois pendant les guerres
des Empereurs- de Rome. Aussi on trouve à
Genève deux pavés sous terre, Tun au-dessus
de l’autre; le premier à 3 ou 4 pieds et le second
à 5 ou 6 pieds au-dessous du sol. Gondebaut, j
roi des Bourguignons, la fit rebâtir pendant le
V. siècle. On apperçoit encore dans les murs
quelques fragmens des débris de l’ancienne ville.
Le'Iieu nommê Quarre situé à pea de distance j
de Genève servoit de résidence au Roi Gondebaut j
et s appeloit Quadruvium on croit reconnoître !
encore les traces du palais de ce Prince dans les I
ruines du château de Rolbmd, ai; bqrd d’un marais
situé non loin de cet endroit. On prétend
que dès le IV. ou V. siècle cette ville a eu
des Evêques: peu à peu ces Prélats trouvèrent
le moyen d’usurper la plupart des droits de la
souveraineté sur Genève qui cependant fut mise
au nombre des villes impériales pendant le XI.
siècle. Dès le XIII. elle ne cessa d’être une
pomme de discorde entre les Evêques, les Comtes
de Genève et ceux de Savoie et depuis le
milieu du XV. elle eut à lutter jusqu’en 15 36 ,
contre l'ambition des Ducs de Savoie; mais enfin
le courage de ses citoyens et l’assistance des
Suisses assurèrent sa liberté et son entiere indépendance.
Peu après cette époque, elle embrassa
la réforme, et Calvin -, son réformateur, ne contribua
pas peu à poser les bases les plus solides
de sa constitution politique. Cette petite République
ainsi organisée contracta une alliance
perpétuelle avec les Cantons de Zurick^et dè Berne,
rechercha toujours la protection des Confédérés ,
et fut dès lors constamment considérée comme faisant
partie de la Suisse dont elle êtoit, non la
plus grande ville, mais du moins la plus populeuse.
Les sciences, les arts et l’industrie s’y élevèrent
à un degré remarquable de perfection depuis l’époque
de la réforme, et il n’existe pas de ville en
Europe qui, proportion gardée du nombre de ses
habitans, ait produit une aussi grande quantité
de savafls et d’écrivains illustres, où il règne autant
d’aisance, et où les Lumières soient aussi
généralement répandues qu’â Genève *)♦ Des
V. Histoire litté ra ir e de Genève p a r M . S e n e b i e r »
j 786. 3 Vol. e t E ta t c iv ile de Genève p a r N a v i l l e 9
1790.