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groffiérement peintes; on en voyoit aux fenêtres, fur les toits, fur
les terraifes ; on m’aiïura qu’il y en avoit 4 ou yoo.
Du lac à §. 179J. A iy minutes de l’extrémité du lac, 011 paffe un torrent
linzona. qiii a profondépient creufé des rocs plus durs que les précédents,
& plus approchant du granit, mais leur ftruélure ne fe prérente pas
d’une maniéré bien déterminée.
O n traverfe là des prairies d’une grande étendue, parfaitement horizontales.
Ces prairies, ont finement été anciennement couvertes par
le lac Majeur, & ce lac commence ainfî, comme prefque tous les
autres, à fe combler du côté de fa fource.
Fin du A deux lieues & demie de Locarno, l’on paife à Cignctfco, dernier
tocanfo villaS e baillinge de Locarno , qui appartient en commun aux douze
premiers cantons SuiiTes. Le bailliage de Bellinzona, dans lequel on
entre enfuite, appartient aux trois cantons démocratiques, U r i,
Schwitz & Undenvald.
A v a n t d’arriver à Bellinzona, & à une lieue I de Cugnafco, on
paire fur un bac le Teljn qui vient du St. Gothard & va fe jeter dans
le lac Majeur. On rencontre encore fur cette route des roches dures
granitoïdes, dont les couches qui courent de l ’Eft-Nord-Eft, à l’Oueit^'
Sud-Oueft, font encore à-peu-près verticales, mais s’appuyent pourtant
comme les précédentes contre le lac au Midi. ’
Gouêtres. Ici la vallée commence à prendre une phylionomie moins plate :
fes bords font très-jolis & très-peuplés ; mais on y voit beaucoup de
gouêtres, maladie ordinaire des vallées balfes, chaudes & marécageufes.
L a ville de Bellinzona, fait un effet charmant dans le payfage avec
des châteaux fur des monticules ifolés, des tours, des crénaux, des
vignes fur les derrières & des bois au-deflus des vignes. Je mis quatre
L Ê V A N T 1 N E , Chap. X I . }
heures à venir là de Locarno ; j’y trouvai une grande & bonne
auberge, & ce qui me fit encore plus de plaifir, des lettres, & de
bonnes nouvelles de ma famille, dont je n’avois point eu depuis mon
départ. Le fol de cette petite ville , eft élevé de 116 toiles.
S 1706. Le lendemain 20, en fortant de la ville, i’obfervai qu’un . Bitures- vj* i * ^ 1 tion de la
de fes châteaux eft bâti fur tin roc fchifteux, dont les couches fontvanie.
verticales. On tire au Nord-Eft jufques à J de lieue de la ville , où
l’on paife un grand pont de pierre, au-delà duquel la vallée & le
chemin fe partagent en deux. La route, à droite, conduit dans les
Grifons, & va palier le St. Bernhardin dans la vallée de Mifox. L’autre,
à gauche, au Nord de l’aiguille, eft celle que je fuivis, & qui conduit
au St. Gothard par la vallée Lévantine,
§. 1797. B ien tô t après cette divifion, la montagne qui domine cOTcheT'*
fur la gauche, femble avoir fes couches verticales, & dirigées à-peu-verticales,
près de l’Eft à l’Oueft. Cependant en général, depuis Bellinzona jul-
ques auprès^ de Crefciano, qui eft encore éloigné de 2 heures & un
quart, la ftruélure des montagnes qui bordent la route ne paroit pas
diftinélement prononcée.
§. 1798. M a is déjà avant d’arriver à Crefciano, je croyois voir, Crefcian», ’ J 1 granits veidans
la montagne qui domine la droite du chemin, des indices de cou-nés hori-
ches horizontales, & à un quart de lieue au-delà du village ces indi- s°ntaux>
, ces 11e furent plus équivoques ; je mis pied à terre, je fuivis ces rochers,
le marteau à la main , je les fondai en différents endroits, & je reconnus
qu’ils étoient d’un granit veiné à gros grains, dont les veines font
exaélement parallèles & entr’elles, & avec l’horizon, & avec les
grandes affiles que j ’avois obfervées dans la montagne. Ces couches,
car enfin, l’on ne peut point leur refufer cette dénomination, ne
font pas continues dans d’auffi grands efpaces que celles de la vallée
Formazza; elles font fouvent interrompues par des affailfements, des
ruptures , on les fuit cependant allez loin & leurs rebords font mar-
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