4+ S O U R C E D U R H I N
C H A P I T R E X V I I I .
D ’ A N D E R M A T T A L A S O U R C E
D U R H I N I N F É R I E U R .
! D’Ander. §. 1 8 f 4. C om m e cette fource n’efl: qu a trois petites lieues d’An-
d’O b eia f'd erm a tt, & que l’on v o i t , en y a llan t, le jo li lac d’ü b e r a lp , je lus
curieux de cette e x cu r iio n , & je la fis le 28 ju illet i7 7 f .
On commence par une montée rapide, qui dure trois quarts
d’heure , fur des roches fchilteufes des mêmes genres que celles
qui font le lu jet du paragraphe précédent, & lituées préciiément de
la même maniéré.
O n fe trouve enfuite dans une vallée couverte de pâturages. Cette
vallée qui porté le nom d’Oberalp, elt une continuation & une
dépendance de celle d’Urhren. L ’herbe qui y croît elt broutée pendant
l ’été par les vaches, tandis que celle de la vallée intérieure le coupe &
fe lèche pour l hiver- La vallée elt en forme de berceau ; les prairies
s’ ’event jufques au pied des cimes efcarpées qui la bordent. Ces prairies,
font parlemées de chalets lans aucune habitation d’hiver.
lacd’O-
bcraip.
§. igy<j. En deux petites 1 eûtes de marche, depuis Andermatt,
on arrive au bord du lac d î t ) era p : ce lac occupe toute la largeur
de la vallée, qui elt à la v• 1 ité t s-étroite; & il n’a guere qu’un
q mrt de lieue de longueu Ses eaux, claires, tranquilles & profondes,
qui lemplifient le fond de ce berceau de verdure, font un effet fin-
guiier; fur-tout à cauie des grandes plaques de neiges, q u i, du côté
I N F É R I E U R , Chap. X V I I I . 45-
que le foleil ne réchauffe pas, defeendent par places jufques à la
iürface du lac. Deux petites isles couvertes de gazon fervent encore
3. la décorer. Enfin, à l’on extrémité orientale, une belle calcade, qui
fe précipite du haut d’un roc très - élevé, achevé d’embellir ce iite
romantique. Mais le manque d’arbres l’attriite un peu ; il Offert croît
point dans cette vallée, non plus que dans la vallée inférieure. On
n’y voit qu’un petit bois de mélezes vis-à-vis d’Andermatt, & on le
conferve avec loin, parce qu’il préferve la vallée des avalanches.
§. igp5. V is - à- v is de l’extrémité orientale du lac, il s’ouvre, au Situation
Midi, une vallée qui defeend à Difcntis dans les Grifons. Les fources ^
d’un des bras du Rhin, font dans les montagnes qui bordent le haut
de cette vallée. L’enfemble porte le nom de Griffait, & leur point-
le plus élevé, celui de cime du Badur. Plufieurs filets d’eau fe réunifient
au bord de la montagne, & forment un torrent que l’on
nomme Forcer Rhein, en Allemand, & Bas Rhin ou Rhin inférieur,
en François. ( 1 ) Ce torrent fe joint avec un autre qui fe nomme
le Rfyin du milieu, qui vient de la vallée de Médelu, attenante aufli
au St. Gothard ; ces deux torrents réunis, en reçoivent un troifieme
du Mont Aiiiiu'a, & qui s’appelle en François le Haut Rhin, & en
Allemand Hinter Rhein.
C omme je ne pouvois guere atteindre & parcourir les divers filets
d’eau, dont la réunion forme la fource du Ras Rhin, le point dont
la hauteur 111e parut la plus intérelfante à déterminer, c’eft le haut
( 1 ) Quand on réfléchit fur la raifonrde
ces dénominations, il paroît vraifembla-
ble que l’on a donné la nom de Ba* Rhin
à celle des fource s de ce fleuve qui vient
du Crifpalt, parce qu’elle eft la plus voi-
fn e de la mer d’Allemagne, où le Rhin
à ion embouchure, & qu’en Allemand on
l’a nommée Vorder Rhein ou Rhin ante»
rieur, parce que relativement à cette mer
& à l'Allemagne , elle eft fi tuée en-avant
des deux autres fources Au refte, quelques
cartes Françoifes ont placé inverfement
les noms de ces fources.