Conjectures,
ce rapport à celui des températures, puifque le bord du lac, plus
chaud que Chamouni, auroit dû les donner plus grandes ; on pourrait
plutôt l’attribuer à l’ifolement : les variations ayant été‘ les plus
petites dans le lieu le plus ifolé qui eft le Col du Géant; les plus
grandes, dans le moins ifolé qui eft Chamouni, & moyennes au bord
du lac où l’ifolement eft moyen entre ces deux extrêmes. Mais encore
une fois, je n’attache aucun prix à ces conjeâures, ni à d’autre*
comparaifons de ce genre, que l’on pourrait faire entre ces obfervations.
§. 2 roi. J’en dirai autant des hypothefes que l’on pourrait former
fur la caufe générale des variations diurnes. Malgré les pénibles
& profondes recherches de plufieurs favants, & en particulier celle*
de MM. V an swin d en , C a s s ini , C o t t e , nous fommes bien éloignés
d’avoir un enfemble de faits fuffifants pour former des conjetures un
peu fatisfaifantes. Il me femble pourtant que les obfervations connues
parodient indiquer l’aftion d’une matière fluide, iufceptible de grandes
ondulations; que cette matière, fans être le fluide magnétique, a
pourtant fur ce fluide une certaine influence, & qu’elle eft elle-même
foumil'e à l’ation du calorique ou de la lumière,
En effet, les obfervations de C a n t o n , confirmées par celles de la
plupart des obfervateurs modernes, ont prouvé que les variations
diurnes ont un rapport confiant, foit avec les heures du jour, foit avec
les faifons : rapport qui parait dépendre du calorique ou de la lumière,
ou peut-être du balancement général des vapeurs ou des exhalaifons,
plutôt.que de la gravitation. De plus, les belles obfervations de M.
C assini , confirmées par celles de M. C o t t e , Journal de phyjtque,
Avril & Mai 1792, prouvent dans les variations magnétiques une
période extrêmement remarquable, uniquement relative à la fituation
de la terre par rapport au foleil.
O r, diverfes obfervations, & en particulier celles dont je viens
de donner le tableau, femblent prouver que cette matière, qui modifie
l’action du fluide magnétique & à laquelle j’attribue les variations
diurnes, eft fujette à un flux & à un reflux, qui, du moins en été,
agiffent en fens contraire quatre fois dans les vingt-quatre heures. Il
réfulte de cette action d’abord un grand balancement de l’aiguille
vers l’Eft, depuis onze heures du, foiirou minuit j uiques vers les fept
ou huit heures du matin;, puis un reflux à-peu-près égal vers l’Queft,
depuis le matin julqu’à une heure ou deux heures de l’après-midi;
enfuite un troilîeme balancement, moins grand que les deux premiers,
qui porte l’aiguille vers,l’Eft, depuis une ou-deux heures
jafqu’a fi* ou fept; & enfin un quatrième, à-peu-près égal au précédent,
qui la reporte vers l’Oueft depuis fix ou fept heures du foir
jufqu’à minuit.
M ais ces flux & ces reflux font fujets à être troublés par des caufes
accidentelles, & finguliérement par la matière des aurores boréales.
D’ailleurs, outre ces grands mouvements, il y a dans ce fluide beaucoup
d’ondulations plus petites, qui pmduifeut dans l’aiguiile des-
ofdllations, tantôt conformes, tantôt contraires à celles des grandes
qui paraiffent plus, régulières,. Peut-être encore le balancement de?
vapeurs, plus grand dans les faifons chaudes que dans les froides,
contribue-t-il à la différence que l’on ohferve entre ces faifons.
§. 2102. Tous les fyftémes qui placent la j , - , ■ - . _ ■ caufe des variations vJpiniOH u,6
diurnes, ioit dans,la terre, foit dans l’atmofphere, font oppofés à l’idée M. van de M. van Sw in d e n , qui dit, qu'il ejl au mains très-improbable que
la caufe des variations périodiques. foit extérieure aux aiguilles, &
qu’au contraire, il eft très-probable que la caufe des variations diurnes
régulières ejl intérieure aux aiguilles mimes. Mémoire, page 480.
Mais enfuite il s’objecte à lui- même la difficulté d’expliquer, dans
cette hypothefe, la périodicité,,de ees mouvements.
Ce qui paraît avoir donné le plus de force à cette opinion dans
lefprit de ce Phyficien célébré, t ’èft ce qui a été obfervé en Hollande,
que deux aiguilles ont des variations différentes, quoique placées très