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 la  bouffiffiire,  &  les  autres  incommodités,  que  l’on  éprouve  quand  
 on  ne  couvre  pas  fa  peau  de maniéré  à  la garantir,  &  de  faction  du  
 foleil  &  de  cette  exceffive  évaporation,  Ce même  defféchemept,  produit  
 aufli  la  grande  altération  que  l’on  éprouve  à  ces  hauteurs;  mais  
 tn. revanche,  il  augmente  la.  tianfpiratkm  infenfible;  &  c’eft  une  des  
 saifons  pour  lefquelles  ceux,  chez  qui  cette  iecFétiûn  fe  fait  difficilement., 
   fe  portent  mieux  dans  les  endroits  élevés. 
 Conclu-  §.  2062.  Enfin ,  les  valeurs  que  nous  avons  trouvées  de  l’affion 
 fions des  ^  ja  c}jajeur  &  (je  cene  j e  ja  féchereffe.,  nous  donnent  la  facilité  de  
 le lu lta ts .  .  /I  ' 
 réduire  les  obfervations  au  même  degre‘  de  chaleur  &   de  féchereffe,  
 pour  comparer  avec  préciiion  les  quantités  abfolues  de  l’évaporation  
 fur  la  montagne  & dans  la  plaine.  Ainfi  je  vois  que,  fi dans  les  trois  
 obfervations  faites  dans  la j  plaine,  l’hygrometre  &  le  thermomètre  
 euffent  été  aux  mêmes  degrés  que  dans  les  obfervations  correfp.on-  
 dantes  faites  fur  la  montagne,  là  totalité  de  l’eau  évaporée  dans  les  
 trois  expériences  n’auroit  été que  de  37  grains,  au  lieu  qu’elle  a  été  
 de  84  fur  le  Col-du-Géant. 
 Le.  dernier  rëfultat  de  ces  expériences  eft  donc  que , ¡ toutes  chofes  
 d’ailleurs  égales ,  une  diminution ; d’en viron  un  tiers  dans-la  denfité  
 de  l’air  rend  plus  que  double  la; quantité  de  l’évaporation. 
 Froidpro-  &.  2063.  L o r sq u e   l’eau  s’évapore  avec  lenteur,  le  froid,  produit  
 doit par l’é-paj  fen.  évaporation ,  eft  prefqiie  .imperceptible^ &  par  conféquent  
 de^cau.0"  fa  différence  que pourrait  produire  dans  la  quantité  de  cè  froid  la  
 différente  denfité  de  l’air,  ferait  tout-à-fait  inappréciable.  Pour  rendre  
 fenfible  ce  refroidiffeaïent  &  ces  différences,  il  fidloit  accélérer.! cette  
 évaporation.  Mais  comme  je  voulois  faire  ces  expériences  en  plein  
 air,  je  ne  pouvois  employer  à  cette  accélération,  ni,, une:  chaleur,  
 ni  une  féchereffe  artificielles.  Il  ne  me  reliait  donc  que* la.  rapidité  
 du  renouvellement  de.  Pair  dont,  je.  puife.faire  nfage  dans  cette  vue.  
 Hçureufement,  .ce  mpyen  m’a  trèsTbien, réuffi ^ j’ai  fixé  la  houle d’un  
 thermomètre  an centre  d’une  éponge mouillée;,  j’ai, fufpendu  ce  thesÉ  
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 jmometre  a  une  ficelle,  &,  je  liai  .fait  tourner  dans  l’air  avec  une  
 grande  rapidité.  J’ai  obtenu ainfi un  refrpidiffement  qui.eft  allé  quelquefois  
 au-delà  -de  8  degrés  du  thermomètre  de  Réaunjur,  .quantité  
 beaucoup  plus  grande  que  celles  qu’on  avoit  obtenues  par  d’autres  
 procédés,  &  plus  que duffifantepour  manifefter  l’influence  des  agents  
 capables  de  modifier ;c,e  refroidiffement.  Mais  je  dois  détailler  mon  
 procédé:en  faveur des  phyûciens  qui  voudront .répéter  ou perfeéUon-  
 ner  ces  expériences,  -.h  j  ,, 
 §.  2064.  L a  monture  du  .thermomètre  deftiné  à  .cette  expérience  
 doit fe terminer  environ  à  un  pouce au-deifus  de  la  boule ;  car  quand  
 -l’éponge  touche  la monture ,  .celle-ci  lui  dérobe jufqu’à  deux  ou  trois  
 degrés  de  froid.  L’autre  extrémité  de  cette même  monture  doit porter  
 ■.une  boucle  au  un crochet  folide, où l'on puiffe paffer une .ficelle d’une  
 ligne au moins  de  diamètre- Je  donne  à icette ficelle une  longueur telle,,  
 que  du  centre  du  cercle  qu’elle  décrira  en  tournant,  jufqu’au milieu  
 de  la boule  du  thermomètre,  il y  ait 30  pouces  jufte. D’abord je tenois  
 cette  ficelle  immédiatement  à  la main ;  mais  le  frottement  que  la corde  
 èprouvoit,  en tournant contré les  doigts  qui la  retenoient ,Jl’ufoit avec  
 une  telle  promptitude,  qu’un  jouir  elle  fe  rompit  pendant  Lexpérien-  
 ce,  le  thermomètre  s’échappa  par  la tangente  ,  s'éleva  à  une  grande  
 hauteur  &  fe  brifa  en  retombant.  Bèb-lors je me  fuis -fervi  d’un tour-  
 .niquet  de  feri  Çe  tourniquet  eft  compofé  d’un  manche  que je  tiens ¡à  
 Ja main,  &  d’un  bras  de  3  pouces  de  longueur  qui tourne  librement  
 &  à  angles  droits  fur  l'extrémité de  ce  manche.  La ficelle fe  fixe à'un  
 crochet  qui  eft  au  boüt  de  ce  bras  Le  frottement  fe  fait alors  fur  te  
 métal,  & ainfi  la  corde ne s’ufe  point  &ne rifque point de fe rompre. 
 -Pour  déterminer  la  vitéffe avec  laquelle1 ce  thermomètre tourne,  ¡je  
 me  fuis-exercé à  lui  faire  taire .autant  de  révolutions  que  je  pÆ  jjp  
 •Gompter-dans uneanioute ,:c!dft-àrdu:e,  environ  14p. La  boule du  thermomètre  
 parcourt aàwfi-dans iuue minute  140  fois, la .circonférenc^d’un  
 cercle  de  y  pieds  de  diaaaetre; jcc  qui,fait  .une .vîteffe de  56 à ,37 pied8  
 par  faconde. 
 Defcrîp«.  
 tion  de  
 l’appareil»